L’ART lance 2 phases d’essai de dégroupage

Mobilité

L’Autorité de régulation des télécommunications (ART) annonce que des expérimentations techniques et commerciales de dégroupage de la boucle locale seront lancées dès juillet. Ces tests sont les premiers pas annonçant la fin d’un monopole exercé par l’opérateur historique.

Le dégroupage de la boucle locale entre dans une nouvelle phase. En autorisant, le 3 juillet prochain, les opérateurs à accéder au réseau local de cuivre de l’opérateur historique, c’est une partie du dernier monopole de ce dernier qui tombe. Le dégroupage permettra en effet aux opérateurs privés d’avoir accès aux paires de cuivre de France Télécom pour y proposer leurs services. « Le dégroupage pourrait également apparaître, grâce à l’émergence de nouvelles technologies du type xDSL, comme une réponse à la nécessité de développer rapidement les accès à Internet haut débit en France », estime l’ART. Le dégroupage de la boucle locale semble effectivement un passage obligé pour permettre aux concurrents de France Télécom de proposer des solutions ADSL. Cette mesure devrait être effective à la fin 2000.

27 opérateurs se sont portés candidats pour tester les technologies de la famille xDSL (ADSL, ADSL lite, HDSL, SDSL et VDSL) durant cette première phase. Une deuxième phase est d’ores et déjà annoncée pour septembre. On retrouve parmi les candidats de nombreux postulants pour une licence de Boucle Locale Radio (voir édition du 18 mai 2000) à l’image de Télé2, Cegetel, mais aussi des opérateurs comme KPNQwest, Cable&Wireless, tous deux absents de la BLR.

L’expérimentation n’est toutefois pas une phase obligatoire pour les pays qui s’ouvrent à la concurrence. L’Allemagne qui, en ce moment même, procède à cette ouverture, ne passe pas par cette phase de test. Pour KPNQwest, ce n’est toutefois pas une perte de temps. « Cette phase a d’ailleurs été demandée à la fois par les opérateurs et par France Télécom » déclare Guy Link, directeur marketing et communication de KPNQwest. Et d’ajouter que cela permettait à la fois pour KPNQwest d’anticiper les problèmes qu’ils pourront rencontrer en mettant en service une offre ADSL que pour France Télécom d’y voir un peu plus clair sur les exigences des nouveaux opérateurs. Télé2 n’a toutefois pas demandé de phase d’expérimentation. Pour Erik Le Roy, directeur Technique de Télé2, cette phase de test pourrait ralentir le dégroupage. Toutefois, il admet que cela pourra être utile à chacun.

L’ART reste très précise sur ces phases d’expérimentation. La première phase concernera sept sites situés à Paris ou en province. KPNQwest a, pour sa part, déjà annoncé qu’il effectuera les essais, dès le 3 juillet, auprès de 60 clients (nombre imposé par l’ART). Ces derniers seront reliés à un centre France Télécom de Paris intra-muros pour la première phase de test. Lyon sera choisi pour la deuxième phase de test en septembre. Télé2, quant à lui, expérimentera l’ADSL à Lille fin juillet début août, mais ne sera visiblement pas présent lors de la deuxième phase d’expérimentation.

Absent des candidatures à la Boucle Locale Radio, KPNQWest n’en reste pas moins très attaché au haut débit même s’il annonce ne pas vouloir couvrir toute la France. Il n’exclut pas d’ailleurs de passer des accords à l’avenir avec des opérateurs de la Boucle Locale Radio. Pour Télé2, l’ADSL et la BLR sont deux technologies complémentaires qui lui permettront de conquérir un large marché et de se positionner comme un opérateur grand public.

Pour en savoir plus :

* KPN

* Télé2

* ART