L’ART prépare la fin du monopole de France Télécom

Mobilité

Au 31 janvier 2000, l’Autorité de régulation des télécommunications recevait 218 dossiers de candidatures pour des licences sur la Boucle Locale Radio, qui mettra fin au dernier monopole de France Télécom, émanant de 28 sociétés. Formus Communications est l’une d’entre elles et s’apprête à passer devant l’ART.

La boucle locale radio large bande est l’un des marchés présentant la plus forte croissance dans le monde. De ce fait, les sociétés ont compris tout l’attrait de ce marché. En France, l’allocation de quelques longueurs d’onde sonnera le glas du dernier monopole de France Télécom, à savoir les appels locaux. Grâce à cette technique, les consommateurs pourront en effet choisir un opérateur alternatif, y compris pour les appels courte distance. Sur les 218 dossiers déposés par 28 sociétés, l’ART n’accordera in fine que 54 licences. Depuis la clôture des dépôts de dossiers, que France Télécom a raté à cause d’un retard de 2 minutes (voir édition du 2 février 2000), les sociétés sont soumises à un examen de passage devant l’Autorité. En ce moment, Formus Communication, société à capitaux en majorité étrangers, s’apprête à dévoiler à l’ART son programme pour la Boucle Locale Radio.La Boucle Locale Radio est cette technologie qui permet aux opérateurs de télécommunications de raccorder directement par voie radio des clients aux réseaux. Concrètement, l’opérateur installe une antenne de réception sur laquelle vient se raccorder le téléphone de l’abonné. Son déploiement rapide et moins onéreux qu’une infrastructure filaire en fait un enjeu majeur. Le deuxième enjeu est l’ouverture à la concurrence d’un marché qui est encore sous le monopole de France Télécom. La concurrence est dès lors ouverte aux opérateurs français comme étrangers.Formus Communications, qui fournit depuis 1996 des services larges bandes Internet et de transmission de données à des entreprises clientes sur des marchés européens, entre donc en lice sur l’attribution des licences d’une durée de 15 ans. La société, réaliste sur ces capacités de déploiement, n’a toutefois pas postulé pour une licence nationale, mais s’est portée candidate pour l’obtention de licences régionales. Ces dernières recouvrent 10 régions françaises : l’Alsace, l’Aquitaine, l’Ile de France, la Lorraine, Midi-Pyrénées, le Nord-Pas-de-Calais, la Haute-Normandie, les pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte-D’Azur et Rhônes-Alpes. Reste que seules deux licences seront accordées pour chacune des régions métropolitaines. A titre d’exemple, Formus sera en compétition pour la région Ile de France avec 15 autres sociétés.Chaque société devra dès lors répondre à plusieurs critères déjà définis par L’ART. Au nombre de sept, ces critères sont assujettis à une note. La capacité à stimuler la concurrence est notée sur 25, la rapidité de déploiement sur 20, la protection de l’environnement sur 5… Pour Formus, il s’agira, outre de remplir ces points, de jouer un atout européen. La société cherche non pas à participer à une aventure française dans la transmission à haut débit, mais à intégrer le développement de ce marché français au sein de l’Europe. Formus est effectivement présente dans 7 pays à travers des licences régionales et/ou nationales. Un point qui permet à la société de montrer de façon précise ce qu’elle est capable de réaliser. D’autant que la société possède depuis mai 99 une licence temporaire d’opérateur télécoms pour une banlieue de Strasbourg. Elle dessert là 10 entreprises locales leur permettant un accès à Internet haut débit. Selon la société, 4 mois lui seront nécessaires pour réaliser son déploiement une fois que l’ART aura rendu sa décision.Précise sur ces intentions, la société visera d’abord le marché des PME. S’appuyant sur une main d’oeuvre régionale, voire locale, Formus entend collaborer étroitement avec les collectivités locales. Reste que la société a besoin de capitaux pour réaliser son programme. Elle annonce d’ores et déjà une introduction en Bourse sur une double cotation, à la fois sur le Neuer Markt (le nouveau marché allemand) et sur le Nasdaq. Le marché français n’est pas envisagé pour le moment.Formus, tout comme les 27 autres candidats, connaîtra l’octroi des licences en août prochain.Pour en savoir plus :* Le site français de Formus * Le dossier Boucle locale radio sur le site de l’ART