Le BPM, nouvel avatar de la business intelligence

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Ça bouge dans le décisionnel : consolidation des acteurs et émergence de nouveaux concepts comme le BPM, Business Performance Process. Prolongement de la business intelligence, le BPM vise à déployer des outils décisionnels dans tous les départements de l’entreprise, tout en les liant intimement aux impératifs stratégiques définie par les directions générales. C’est la vision défendue par l’éditeur Hyperion…

Acteur du décisionnel, connu notamment pour sa base de données OLAP EssBase ainsi que ses applications de business intelligence, l’éditeur Hyperion tend aujourd’hui à se présenter comme un spécialiste du Business Performance Management ou BPM (à ne pas confondre avec un autre domaine applicatif, le business process management ou gestion des processus métier).

Pour simplifier, le BPM prend le relais de la business intelligence (BI) avec comme objectif d’apporter à tous les acteurs de l’entreprise des outils les aidant à piloter leur activité, comme l’explique Sébastien Marotte, directeur général de la filiale française d’Hyperion : « Le BPM vise a fournir à chaque fonction de l’entreprise des informations et indicateurs pertinents sur son activité, au regard des objectifs qui lui ont été assignés par la direction générale. En ce sens, le BPM formalise un processus d’utilisation des outils décisionnels. Il doit permettre de traiter six types de tâches. C’est d’abord la définition d’objectifs par la direction générale (1ère tâche) – par exemple : augmenter de 15 % le chiffre d’affaires ou améliorer de deux points le résultat opérationnel ? et leur diffusion dans les départements de l’entreprise et les filiales. Lesquels définissent en réponse des « business model » (2e tâche) qui eux-mêmes les amènent à planifier leur activité (3e tâche); ainsi, le service commercial établira-t-il des prévisions de ventes et le département des ressources humaines, un plan de recrutement? Chaque département a ensuite besoin de mesurer ses performances au jour le jour (4e tâche) et d’analyser son activité (5e tâche) : un directeur commercial pourra alors s’apercevoir qu’il réalise 80 % de son chiffre d’affaires avec seulement 20 % de ses clients et décider de leur consacrer tous ses efforts… Enfin, des outils de reporting institutionnel aident le département financier à élaborer les documents officiels (6e tâche). En comparaison, la BI permet de constater une situation passée mais n’est pas conçue pour aider à engager des actions pour l’avenir. Surtout la BI est très décentralisée et pas assez collaborative. Le BPM s’inscrit en outre dans un processus de démocratisation du décisionnel. Alors qu’il y a cinq ou six ans, ces applications concernaient essentiellement les directeurs financiers à des fins de consolidation des données financières, elles touchent désormais tous les départements de l’entreprise. C’était hier un marché de luxe c’est aujourd’hui un marché de nécessité car il aide à mieux réagir aux évolutions de l’environnement économique. » Faciliter l’intégration dans l’existant

Voilà pour la définition du BPM. Quels que soient ses atouts, Hyperion ne recommande pas aux entreprises de réformer de fond en comble leur système décisionnel pour s’y conformer. C’est pourquoi l’éditeur commercialise, outre une plate-forme intégrée couvrant tous les aspects du BPM associée à EssBase, des composants applicatifs relatifs à une des différentes tâches précédemment détaillées. « Les entreprises privilégient désormais l’évolution progressive de leur système d’information à l’approche du type « big bang ». Elles souhaitent notamment capitaliser sur leur existant », commente Sébastien Marotte. C’est dans cette perspective – faciliter l’intégration dans l’existant ainsi que mieux diffuser ses outils dans l’entreprise -, qu’Hyperion a récemment décidé d’associer sa plate-forme BPM au serveur d’application et au portail de Bea Systems.

Hyperion n’est pas le seul éditeur positionné sur le secteur du BPM. Parmi ses concurrents citons les éditeurs de PGI ou des « best of breed » comme Adaytum, lequel a été racheté fin 2002 par Cognos. Plus généralement, on assiste actuellement à un phénomène de consolidation accéléré sur le marché du décisionnel, chaque acteur d’un des segments ? extraction de données (ETL), datawarehouse, BI et son avatar, le BPM ? cherchant à compléter son offre afin d’établir une plate-forme « tout intégrée ». C’est par exemple le français Business Object, acteur de la business intelligence qui rachète l’éditeur d’outils d’ETL Acta Technology. « Seuls deux ou trois acteurs profiteront de la consolidation en cours », estime Sébastien Marotte. Bien évidemment, Hyperion compte être de ceux là, notamment grâce à sa vision du BPM.