Le calcul distribué se professionnalise

Mobilité

Popular Power vient d’annoncer la disponibilité d’un écran de veille fonctionnant sur Mac et permettant à tout un chacun de faire don de sa puissance de calcul inexploitée à des projets de recherche. Le calcul distribué semble s’orienter vers un modèle d’achat de ces ressources réparties sur toute la planète.

Le calcul distribué, kesaco ? On en parle déjà depuis un certain temps mais une précision est sans doute nécessaire. Les ordinateurs sont désormais partout, dans l’entreprise comme à la maison, mais leur utilisation lorsqu’ils sont allumés reste relativement faible. Le processeur n’est pas utilisé en permanence pour les besoins de l’utilisateur. Mieux, la plupart du temps, les machines ne font rien d’autre qu’afficher un économiseur d’écran !

Mais d’autres économiseurs d’écran ont fini par faire leur apparition, destinés à aider une cause dont l’humanité dans son ensemble pourra tirer des bénéfices, comme par exemple, savoir si nous sommes seuls dans l’univers. L’économiseur d’écran Seti@home aide ainsi les équipes de l’université de Berkeley à traiter les montagnes d’informations que le télescope d’Arecibo enregistre chaque jour et que ses propres machines ne peuvent pas traiter en temps réel (voir édition du 10 mai 1999).

Plus récemment, Folding@home cherche, en utilisant les ressources du calcul distribué, à « comprendre comment les protéines s’assemblent, la quête du Graal de la physique contemporaine des molécules. Ce qui en fait un défi important, c’est la complexité, qui rend les simulations d’assemblages dévoreuses en termes de calcul et difficiles à comprendre », ainsi que l’indique le site de l’université de Stanford, initiateur du projet (voir édition du 28 septembre 2000).

La voie suivie pour le moment reposait sur la bonne volonté des utilisateurs, qui sont appelés à fournir leur temps de calcul machine sans autre contrepartie que de disposer d’un bel écran de veille, de participer à un projet commun à l’humanité et éventuellement être cité si sa machine a permis de découvrir quelque chose. Mais une autre forme d’action est en train d’émerger : la vente de temps de calcul à ce types de projets.

C’est le cas pour Popular Software, dont l’écran de veille ne se focalise pas sur le traitement d’un seul type de données (comme les enregistrements radio du télescope d’Arecibo, pour le SETI, ou l’assemblage des protéines pour Stanford), mais permet de contribuer à une multitude de projets différents (voir édition du 30 juin 2000). Les utilisateurs de PC, qui disposent de cet écran depuis le mois d’avril, ont par exemple traité des données d’un programme de vaccin pour la grippe. Mais les applications possibles couvrent différents champs comme des simulations financières, du calcul de rendu graphique, de l’indexation de moteurs de recherche, des tests de sites Internet… De plus, Popular Software entend à terme proposer un modèle économique aux utilisateurs, leur permettant de gagner de l’argent en fournissant leur temps de calcul aux entreprises qui en ont besoin.

Une proposition qui ne s’était pas encore réellement révélée, mais qui induit la mise en place d’un nouveau canal de création de valeur au travers du Web et qui s’inscrit bien dans l’optique de la nouvelle économie. Le modèle de Popular Software semble par exemple concurrencer celui de Dcypher.net, qui participe à ProcessTree Network, un des sites de référence sur le calcul distribué, qui assure des micro-paiements aux utilisateurs impliqués et des primes de participation, mais qui ne dispose pas pour le moment de client Mac…

Pour en savoir plus :

* Le site de Popular Power (en anglais)

* Le site miroir de ‘Seti@home’

* Le site du projet de Stanford (en anglais)