Le calcul parallèle et distribué sur Mac OS X

Mobilité

Scientific Computing Associates, un spécialiste de la mise à profit des ressources inutilisées des ordinateurs depuis 1980, porte deux de ses produits phares, Linda et Paradise sur Mac OS X. L’arrivée de ces solutions sur la plate-forme Mac confirme l’engouement des spécialistes de l’environnement Unix et de ses dérivés pour le nouvel OS ainsi que la tendance à l’utilisation de ses capacités multiprocesseurs. La Pomme est également poursuivie pour contre-façon d’invention dans ce domaine.

Mac OS X et le Macintosh seraient-ils des outils efficaces du traitement de tâches sur plusieurs processeurs, pour des calculs parallèles et distribués ? L’arrivée, l’intérêt ou le renforcement de plusieurs firmes pour l’architecture développée par Apple semble le laisser supposer. Outre la version de Linux Black Lab de Terra Soft Solutions qui tourne déjà sur Macintosh (depuis peu sur des serveurs conçus expressément par l’éditeur), et qui permet l’utilisation de 1 000 G4 en parallèle (voir édition du 12 juillet 2000), une des firmes spécialisées dans les applications de calculs parallèles ou distribués apporte son duo gagnant à l’édifice. Linda et Paradise sont deux applications destinées à utiliser le concept de mémoire virtuelle partagée. Scientific Computing Associates, fondée par un groupe de scientifiques de l’université de Yale en 1980 est un des pionniers des calculs parallèles ou distribués.

Les deux applications diffèrent par leur approche de répartition des tâches : Linda se présente comme un outil de programmation et de coordination permettant de consolider les processus de calcul d’ordinateurs placés sur un réseau. Les processus sont effectués en parallèle au sein d’une mémoire virtuelle partagée entre les ordinateurs en cluster (en grappe). Les synergies entre cette application et Mac OS X devraient permettre aux utilisateurs de systèmes de calculs de développer de nouvelles solutions pour des réseaux de Macintosh et les transformer en super-ordinateurs. La firme dispose entre autres de partenariats avec des spécialistes du traitement des méta-données qui pourraient déboucher à termes sur des applications intéressantes dans le domaine des serveurs Web et plus particulièrement pour les fournisseurs d’applications en ligne.

Utiliser les Mac au reposParadise joue plus sur la notion de calcul distribué : le logiciel applique un modèle traditionnel client-serveur et devrait intéresser les firmes équipées d’un réseau de Mac et qui désireraient disposer de plus de puissance pour des applications spécifiques. Le logiciel utilise tous les temps de non-utilisation des stations installées sur un réseau pour leur faire effectuer des tâches. Dans ce cas, c’est un serveur qui se charge de la répartition des tâches, tandis que les clients rendent compte au serveur et lui mettent à disposition les données traitées dès qu’ils sont à nouveau utilisés. Toutes ces opérations s’effectuent en temps masqué, empêchant les utilisateurs de se trouver confrontés à un ralentissement de leur machine. La firme, spécialisée dans les systèmes Unix et qui a développé ses produits pour Linux ainsi que Windows entend fournir ainsi à la communauté des utilisateurs de Macintosh une solution pour augmenter leur productivité et abaisser leurs coûts. Le système d’Apple se présentant comme une « plate-forme robuste délivrant une puissance, une vitesse et une stabilité sans précédents pour les calculs scientifiques », selon les termes de Ron Okamoto, le responsable des relations développeurs de la Pomme.

Apple au coeur du sujet

Cet engouement pour l’utilisation massive des ressources de la plate-forme d’Apple n’est pas isolé : la firme est actuellement l’objet d’une attaque en justice par la firme Biax Corp., qui lui reproche la contrefaçon d’une invention brevetée en 1996. L’invention permettrait d’améliorer l’efficacité et la vitesse du traitement en parallèle des processus sur un microprocesseur. Selon Reuters, Biax soutient qu’Apple fabrique et vend des machines utilisant le principe couvert par l’invention et les deux brevets déposés qui décrivent l’utilisation de registres pour des tâches effectuées en parallèle. Ce faisceau d’intérêt soudain pour la plate-forme d’Apple amène à penser que les produits de la firme ont été conçus en partie pour pouvoir soutenir la montée en puissance d’applications de calculs parallèles. Scientific Computing Associates ne le cache d’ailleurs pas pour son produit Linda : « les applications tournant sur un cluster Mac montent en puissance de manière presque linéaire ».