Le cap des 10 000 lignes dégroupées est franchi

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Le dégroupage s’accélère. De moins de 3 000 lignes dégroupées en décembre, la France est passée aujourd’hui à près de 10 500 lignes gérées, partiellement ou totalement, par un opérateur autre que France Télécom. Soit plus de 170 dégroupages quotidiens. Si ce rythme soutenu s’accélère, l’objectif des 100 000 lignes dégroupées pour la fin de l’année pourra devenir réalité.

Au 1er février 2003, plus de 10 000 lignes téléphoniques étaient déconnectées, totalement ou partiellement, des centraux de France Télécom selon l’Autorité de régulation des télécoms (ART) qui vient de communiquer les chiffres basés sur les déclarations des opérateurs. Plus précisément, 9 027 lignes étaient partiellement dégroupées et 1 413 paires de cuivre totalement dégroupées. Soit un total de 10 440 lignes qui ne sont plus intégralement gérées par l’opérateur historique. Rappelons que le dégroupage partiel concerne les lignes dont le service voix est toujours géré par France Télécom tandis que les flux ADSL sont supportés par un opérateur alternatif. Cette catégorie de lignes vise essentiellement les particuliers abonnés à l’ADSL. Les lignes totalement dégroupées regroupent la gestion des services voix et données chez le même opérateur alternatif. A ce titre, elles s’adressent encore essentiellement aux entreprises.

Initié dans les textes le 1er janvier 2001, plus d’un an après dans les faits, le dégroupage de la boucle locale tend à s’accélérer ces derniers mois. Le nombre de lignes passées à la concurrence était de moins de 3 000 au 15 décembre 2002. En à peine un mois et demi, ce nombre a fait un bond de plus de 7 700 unités, soit plus de 280 % de progression. Soit un rythme soutenu de plus de 170 lignes dégroupées par jour. On se rapproche des 200 à 300 comptes dégroupés quotidiennement comme le prévoyait, en fin d’année 2002, l’opérateur LDCOM (voir édition du 19 décembre 2002). Mais les lignes dégroupées ne représentent, après tout, que 0,04 % des 21 millions de lignes qui peuvent bénéficier du haut débit (selon France Télécom) et 0,7 % des 1,4 million d’abonnés ADSL (voir télégramme du 10 janvier 2003).

Concentration sur les grandes villes

Cette accélération est due à la fois à la vivacité des neuf opérateurs qui ont signé une convention de dégroupage alternatifs, notamment 9Telecom (filiale de LDCOM) et Free et à la bonne volonté de France Télécom. Le groupe avait, suite à une injonction de l’ART, baissé ses tarifs en direction des professionnels en avril 2002 (voir édition du 17 avril 2002). Ces nouvelles conditions commerciales et techniques avaient notamment permis la mise en place de nouvelles offres à partir du 15 octobre 2002, notamment avec des forfaits ADSL à 128 Kbits/s (voir notamment édition du 15 octobre 2002) ou encore l’offre 512 Kbits/s à 30 euros de Free (voir édition du 19 septembre 2002) qui ont rencontré un large succès.

Mais si l’accès à l’ADSL concerne environ 70 % de la population, les zones de dégroupage se concentrent essentiellement sur les grandes agglomérations : Paris, Lyon, Marseille, Nice, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse et Montpellier. Soit moins de 20 % du territoire. Rentabilité des investissements oblige.