Le CDMA sur les plates-bandes de l’UMTS ?

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La filiale de l’opérateur Qualcomm, Inquam, vient de reprendre toute l’activité de l’opérateur Dolphin Telecom. Ce dernier devrait poursuivre le déploiement de son réseau de radiocommunications basé sur la norme Tetra. Pourtant la tentation serait grande pour Qualcomm de faire évoluer la licence de Dolphin sur la norme CDMA. Premier pas vers les services de télécommunications 3G ?

Placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre en septembre 2001, l’opérateur de téléphonie mobile à destination des professionnels, Dolphin Telecom, vient d’être repris par Inquam, un développeur de réseaux de télécommunication mobile spécialisés.

La société Dolphin Telecom est spécialisée dans le domaine de la radiocommunication appelé Private Mobile Radio (PMR) et est le seul à détenir en France une licence pour déployer son offre très spécifique sur le territoire français. Cette dernière est aujourd’hui basée sur la norme Tetra (Trans European Trunked Radio) qui permet de faire évoluer le PMR au point aujourd’hui de faire passer, en plus de la voix, des données avec par exemple un système d’accusé de réception. Le réseau de Dolphin couvrait le Nord Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et Provence Côte d’Azur et en partie les villes de Toulouse, Bordeaux, Nantes et Strasbourg avant d’être brutalement interrompu faute de financement.

L’arrivée d’un autre actionnaire devrait lui permettre de continuer à déployer son offre. Dolphin, qui annonce 7 000 clients sur son réseau numérique et 20 000 en analogique, annonce avoir multiplié par deux le nombre de ses abandonnés entre juin 2000 et juin 2001. La présence d’un nouvel actionnaire devrait non seulement l’aider à finir de couvrir le territoire, mais aussi de lui permettre la migration de tous ses clients sur réseau analogique vers le numérique.

Un UMTS pour pas cher ?

Pour autant, même si Dolphin estime que le marché est réellement excellent, 4 à 6 millions d’utilisateurs potentiels, les ambitions d’Inquam sont peut être ailleurs… Inquam est détenu à hauteur de 40 % par l’opérateur américain Qualcomm et par un fonds d’investissement du Moyen Orient, Omnia. L’opérateur américain Qualcomm utilise la norme CDMA au Etats-Unis, et non le GSM comme les opérateurs mobiles européens. Certains voient en effet l’arrivée d’Inquam sur le sol français comme une tête de pont pour déployer la norme américaine en France. Thierry Balenbois, directeur général de Dolphin Telecom précise toutefois qu’Inquam poursuivra l’activité de Dolphin avec la norme Tetra. Pour autant, Thierry Balenbois précise qu’il peut y avoir des évolutions… Même son de cloche du côté d’Inquam et de son PDG, Chris Bataillard, alors interviewé par Les Echos qui précise que, s’il ne projette pas de se lancer sur le marché grand public, il n’excluait pas à court terme de changer de technologie… Et le quotidien économique de préciser que le rapport annuel de Qualcomm révélait qu’Inquam avait été créée dans l’intention de déployer des technologies basées sur la norme CDMA.

Derrière le CDMA, se profilent les télécommunications de troisième génération. Car le protocole CDMA est compatible avec l’UMTS. De là à imaginer que Qualcomm profiterait de la licence obtenue par Dolphin pour proposer des services 3 G sans supporter le coût d’une licence, il n’y a qu’un pas. Toutefois, la réalité semble tout autre. D’abord parce que c’est l’autorité de régulation des télécommunications (ART) qui délivre les autorisations d’émettre et surtout on voit mal les opérateurs, qui ont investi des millions dans des licences UMTS, ne pas faire pression sur les gendarmes des Télécoms de chaque pays pour empêcher toute déviance du système.