Le conseil d’administration d’Alcatel-Lucent décrète un plan d’urgence

Mobilité

Face aux résultats financiers défaillants, la directrice générale Patricia
Russo est mise « sous surveillance ». Elle dispose d’un mois pour remédier à la
situation.

Ca tangue du côté d’Alcatel-Lucent. Les Echos et le Financial Times ont rapporté qu’un conseil d’administration extraordinaire de l’équipementier télécoms s’est tenu le 21 septembre pour faire le point sur la situation plutôt périlleuse du groupe qui a lancé un avertissement sur ces comptes. C’est le troisième depuis le début de l’année.

Du coup, le conseil d’administration d’Alcatel-Lucent a décidé de mettre la directrice générale Patricia Russo « sous surveillance ». La principale dirigeante intéressée dispose d’un mois pour présenter « un plan d’urgence « , qui devra être présenté le 30 octobre, la veille de la publication des résultats financiers du groupe.

Le principe de la fusion ne semble pas remis en cause mais plutôt le chantier de la ré-organisation plus complexe que prévu voire le positionnement des services télécoms qu’Alcatel-Lucent commercialise.

Un porte-parole d’Alcatel-Lucent tempère la situation qui est pourtant tendue. « Comme il est d’usage, la société revoit ses plans avec son conseil d’administration », selon une déclaration reprise par Reuters. « La direction du groupe prend très sérieusement en compte la nécessité d’améliorer sa performance financière et prend pour ce faire les actions nécessaires ».

Coup dur pour le secteur télécoms en France
La situation difficile d’Alcatel-Lucent aura-t-elle de nouvelles implications sur l’emploi ? En avril 2006, lors de l’annonce de la fusion, l’équipementier mondial avait déjà annoncé un plan de 12 500 postes sur trois ans au niveau mondial. Le volet France vient d’être entériné par la direction et les syndicats à la rentrée : selon Les Echos, 1468 postes seront supprimés dans l’Hexagone. La Bretagne sera très touchée, avec la fermeture de trois sites (Lannion, Rennes et Cesson-Sévigné). Même si 473 postes devraient être créés en parallèle. Mais il y a des dégâts collatéraux : ainsi, l’usine Flextronics de Châteaudun (Eure-et-Loir), qui sous-traite des produits pour la téléphonie mobile, va fermer d’ici la fin de l’année (500 personnes seront licenciés). Alcatel-Lucent était le principal client de l’usine. Le gouvernement peut effectivement réfléchir sur l’avenir du secteur des télécoms en France…