Le dégroupage ne pose pas problème qu’en France

Mobilité

D’après ses concurrents, British Telecom ralentirait délibérément le processus d’ouverture à la concurrence de la téléphonie locale en Grande-Bretagne.

Entendus par une commission au Commerce et à l’Industrie au Royaume-Uni, des opérateurs concurrents, parmi lesquels Cable & Wireless et Energis, ont accusé British Telecom d’abuser de sa position dominante sur le marché de l’accès local, afin de s’assurer un meilleur départ au moment de l’ouverture officielle à la concurrence.

Les telcos ont ainsi expliqué que la combinaison du « comportement discriminatoire » de British Telecom avec la « mauvaise performance » de l’Oftel (le régulateur anglais des télécommunications, équivalent de l’ART en France) gêne leurs plans d’investissement et de déploiement de services DSL (accès Internet haut débit). Energis a même indiqué avoir été forcé de revoir ses plans à la baisse. Les commentaires d’Energis suivent d’une semaine la décision des câblo-opérateurs NTL et Telewest d’abandonner leurs offres ADSL, choisissant de reporter tous leurs efforts sur leur réseau câblé. De la même façon, Global Crossing, WorldCom et KPNQwest ont suspendu le lancement de leur services ADSL.

British Telecom avare d’informations ?

Les opérateurs ont également tenu à alerter la Commission sur le fait que BT ne délivre pas les informations dont ils ont besoin pour offrir leurs services DSL. Pour Cable & Wireless, bien qu’il soit très difficile de faire la preuve que BT fasse délibérément de la rétention d’informations à propos du dégroupage, il est clair que l’opérateur historique « a très peu oeuvré pour faciliter le processus ». British Telecom doit encore répondre aux allégations de ses concurrent.

On le voit, France Télécom n’est pas le seul opérateur historique européen a s’attirer les foudres de la concurrence à propos de son dernier bastion monopolistique (voir édition du 19 décembre 2000). De quoi relativiser ses actions ?