Le déploiement du READSL2 prend du retard

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Environ 300 000 lignes sont concernées par cette technologie qui permet d’étendre la portée du haut débit au delà des limites de l’ADSL.

Dans un communiqué daté du 28 novembre, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) informait que « le Comité d’experts pour l’introduction de nouvelles techniques sur la boucle locale a confirmé […] son avis favorable à l’introduction, à titre définitif, du READSL2 ». Une validation qui intervient après six mois de test et qui autorise donc définitivement les opérateurs à mettre en place le Reach Extended ADSL2 à partir du répartiteur.

Rappelons que le READSL2 permet d’augmenter la portée du signal au delà des limites physiques de la ligne, définies par plusieurs paramètres (longueur et diamètre du câble essentiellement, qui génèrent un taux d’affaiblissement). Concrètement, le READSL2 permet d’apporter l’ADSL (jusqu’à 512 Kbits/s maximum en réception et 128 Kbits/s en émission) aux abonnés situés entre 5 et 7, voire 8 kilomètres du central téléphonique où est installé le DSLAM, abonnés qui étaient jusqu’alors inéligibles à l’ADSL classique (voir édition du 30 mai 2005).

Un tiers des DSLAM équipés

Seuls deux opérateurs grand public se sont lancés sur ce marché : France Télécom/Wanadoo et Free. Inauguré le 17 juin dernier chez Wanadoo avec l’offre « 512 étendu », le déploiement de la technologie READSL2 sur la boucle locale se révèle plus lent que prévu. Officiellement, « le déploiement [du READSL] a connu en début de programme sur une partie du territoire des retards dus aux délais de livraison d’un industriel », explique-t-on chez France Télécom. Le READSL2 nécessite en effet une mise à jour des DSLAM de France Télécom, ce qui passe par l’intégration de cartes dédiées à la technologie. Des cartes qui tardent donc à être livrées.

Si un tiers des DSLAM est aujourd’hui équipé du côté de l’opérateur historique, il reste 2 300 NRA (noeuds de raccordement réseau) à couvrir. L’ensemble permettra à environ 300 000 lignes téléphoniques de distribuer le haut débit là où les abonnés devaient jusqu’alors se contenter d’une connexion bas débit, laquelle , qui plus est, occupait la ligne téléphonique. « La mise à jour du réseau devrait être achevée au premier trimestre 2006 », précise-t-on chez France Télécom.

En attendant, il faudra patienter. A moins de se tourner vers un opérateur alternatif (pour peu que l’abonné soit éligible) comme Free mais aussi NordNet ou Nerim, les seuls, à notre connaissance, à proposer également une offre READSL2. Le haut débit étendu n’apparaît en effet pas comme une priorité chez les autres opérateurs. « Pas pour le moment », nous répond-on du côté de Club Internet, qui vient d’ouvrir son propre réseau en France (voir édition du ) et préfère se concentrer sur le lancement prochain de son offre audiovisuelle.

DSLAM Free compatibles

Même son de cloche du côté de Neuf Télécom qui se concentre sur le développement de nouveaux services, dont la télévision (voir édition du 6 décembre 2005) et la téléphonie (voir édition du 25 novembre 2005). L’opérateur prévoit cependant de déployer le READSL2 dans le courant de l’année prochaine. Nous n’avons pas obtenu de réponse de la part de Telecom Italia/Alice mais, là aussi, l’opérateur devrait se concentrer sur le développement de sa récente offre audiovisuelle (voir édition du 3 novembre 2005).

De son côté, Free annonce que tous ses DSLAM sont compatibles avec le READSL2. Le service serait d’ailleurs viable dans le cadre d’un dégroupage total de la ligne téléphonique. Mais le FAI refuse de communiquer le nombre de lignes concernées. Il reste que, pour l’heure, le READSL2 ne s’applique qu’aux lignes dont l’affaiblissement est inférieur ou égal à 75 décibels. Le Comité d’experts de l’Arcep doit émettre un nouvel avis, avant la fin de l’année, sur l’usage de la technologie sur les lignes dont l’affaiblissement est supérieur à cette valeur.