Le G4 reste bloqué à 500 MHz

Mobilité

Le Seybold commence le 28 août prochain. C’est dans le cadre de cette même manifestation qu’Apple dévoilait le G4, il y a un an, en trois configurations de 400 à 500 MHz. Depuis, rien n’a changé : 500 MHz reste un plafond pour le processeur. Une situation qui pourrait bien donner envie à Apple d’aller voir ailleurs?

AIM (Apple, IBM et Motorola), une équipe aux doigts d’or, a su porter l’architecture « RISC » vers des sommets. Au fil des ans, le plan de développement a été suivi, malgré les dissensions entre les partenaires. Le G4 en est la dernière expression. Conçue par les trois larrons, cette architecture leur appartient conjointement. Mais IBM n’a jamais eu dans l’idée de fabriquer les processeurs G4 « améliorés » par le moteur AltiVec de Motorola. Ce moteur, ajouté au noyau de base, intéresse Motorola pour ses capacités de traitement du signal, où la firme règne en maître dans l’industrie. Apple l’utilise en raison des montagnes de données que ce moteur peut traiter. Ce qui est parfait pour le multimédia et la vidéo où le Macintosh excelle. IBM, en revanche, commercialise des serveurs qui n’ont pas besoin de cette technologie. D’où son désintérêt. Par contre, IBM dispose actuellement d’un processus de fabrication bien plus performant que celui de Motorola.

En février dernier, Big Blue avait déjà dépassé les 600 MHz, bien que ne pouvant produire des puces de cette puissance qu’en quantités limitées. Toutefois, il semblerait que le constructeur a dépassé ce seuil le mois dernier (certaines rumeurs tendent à penser que les 750 MHz ont été atteints). Pourquoi les processeurs en question ne sont-ils pas sur le marché ? Motorola aurait apposé son veto à la distribution de tels engins. Et prépare le G4+, équipé de plusieurs moteurs AltiVec?

Et Apple dans tout cela ? La situation est devenue tellement gênante que des informations circulent sur les alternatives au G4. IBM, par exemple, travaille depuis quelque temps sur une nouvelle génération de PowerPC, le Power 4. Une puce disposant de 2 processeurs jumelés et d’une vitesse minimum de 1 GHz. Mais ces processeurs dégagent beaucoup de chaleur, et sont plus spécifiquement conçus pour les serveurs, un domaine où Apple, en bonne logique, ne devrait pas s’engager. Elle se retrouverait confrontée à des Sun, Dell, IBM, Compaq et Hewlett-Packard, qui ont d’autres arguments à faire valoir. Quant à s’approvisionner en Power 4 pour les serveurs de réseaux locaux : aucune chance, ce ne serait pas rentable.

Une autre solution, serait de se retourner vers les processeurs Alpha. La puce Alpha, introduite en 1992 est elle aussi basée sur la technologie RISC. Elle tourne déjà à plus de 600 ou 750 MHz selon les modèles. Les ingénieurs d’Apple s’y intéressent. Ils auraient déjà fait équipe avec Compaq qui vend des stations et des serveurs équipés de cette puce pour tester le fonctionnement de MacOS X, moins quelques fonctionnalités comme les environnements Carbon ou Classic.

Pour quelles raisons dépenser du temps d’ingénieur sur ce type d’architecture ? Il y en a plusieurs : Cupertino pourrait vouloir adresser un message à IBM et Motorola. En substance, il s’agit de leur faire comprendre que la guerre du MHz doit reprendre pour obtenir des G4 et bientôt des G5 plus puissants. Il pourrait s’agir de l’étude d’une stratégie de repli, si jamais la plate-forme G4 n’avance plus. Enfin, solution la moins adoptée par les spécialistes, mais qui reste à envisager, Apple pourrait chercher à pénétrer le marché des serveurs de haute puissance. Et pourquoi pas ? Après tout, certaines sociétés sont déjà en mesure d’agréger plusieurs G4 pour les faire fonctionner sous Linux (voir notre édition du 12 juillet 2000). Pourquoi ne pas le faire sous MacOS X ?

Pour en savoir plus :

* Le site des semi-conducteurs Motorola (en anglais)

* Le PowerPC d’IBM (en anglais)

* Le processeur alpha d’API (en anglais)

* Le Power4 d’IBM (en anglais)