Le G5, nouveau best-seller d’Apple

Mobilité

Déjà en tête des commandes d’ordinateurs sur l’AppleStore, le PowerMac G5 est aussi fortement demandé chez les revendeurs. Après les déboires de l’iMac, les retards du PowerBook et le traditionnel décalage entre commandes et production, Apple pourra-t-elle répondre à une demande galopante ?

Le G5 biprocesseur (voir édition du 24 juin 2003) est déjà la troisième meilleure commande sur l’AppleStore, le magasin en ligne du constructeur de Cupertino, derrière iSight (voir édition du 30 juin 2003) et l’iPod, deux produits qui ne jouent pas du tout dans la même catégorie. Surtout, le G5 est le premier ordinateur en commande, d’après les services officiels de la firme, devant le PowerBook 12 pouces qui fait lui aussi un tabac depuis sa sortie. Et l’AppleStore n’est pas le seul à confirmer cette vague de commandes : la Fnac aurait déjà 150 machines en précommande, selon le site MacBidouille, et les revendeurs semblent se frotter les mains après la présentation de la bête de course. Michael Gartenberg, de Jupiter Research, tente d’expliquer les raisons de cet engouement à nos confrères de MacCentral : « Apple se bat contre trois mythes : le premier, c’est que vous payez le prix fort ; le second, qu’il n’y a pas de logiciels ; et le troisième, qu’ils sont particulièrement propriétaires. La vérité, c’est qu’aucun de ces mythes n’est exact : Apple est concurrentiel, dispose de beaucoup de logiciels et supporte beaucoup plus de standards ouverts que n’importe quel autre OS disponible. Combinez cela avec un produit comme le G5 et vous devrez croire que beaucoup de gens vont commencer à porter leur regard vers Apple ? à condition qu’ils arrivent à dépasser leurs a priori vis-à-vis de la firme. » Le G5 et Mac OS X constituent donc de sérieux d’arguments pour Apple et pourraient lui permettre d’augmenter ses ventes et, pourquoi pas, regonfler sa part de marché déclinante…

Mais jusqu’à quel point ? Si quelques sites de la Toile, comme MacNetv2, s’aventurent à pronostiquer un doublement de la part de marché d’Apple (la firme détient entre 1,9 et 2,1 % au niveau mondial, selon l’institut IDC), Apple disposera-t-elle des capacités de production suffisantes pour répondre à la demande ? « La montée en puissance d’une ligne de production d’ordinateurs est similaire à toute autre ligne de fabrication de l’industrie. Vous pouvez la comparer à celle de l’automobile, par exemple », nous a assuré un consultant en gestion de la chaîne d’approvisionnement. « Tout repose sur les ajustements nécessaires pour atteindre le niveau de production quotidien que vous ciblez. Il n’y a pas d’ordinateur derrière ces réglages : il faut tâtonner, jusqu’à ce que vous obteniez les bonnes cadences de production (..) On commence par quelques dizaines d’unités, on passe à quelques centaines et seulement après à quelques milliers. Il ne s’agit pas d’une science exacte, même si on court après la perfection du modèle d’approvisionnement et de production. » Ainsi, tout constructeur d’ordinateurs se trouve soumis à ces aléas, Apple autant que les autres. Mais la firme subit une contrainte supplémentaire : le secret nécessaire avant les lancements de ses produits et les bruits de couloirs qui les précèdent. « Difficile de stocker massivement des machines ayant une telle valeur ajoutée. Cela coûte cher, et c’est un risque qu’aucun directeur financier d’entreprise ne prendrait. En informatique, vous êtes à la merci d’une nouveauté inattendue qui va casser vos efforts. »

Un exercice périlleux

Résultat pour Apple, plus que pour les autres constructeurs : la nécessité de calibrer sa production en fonction du niveau moyen de commandes que le produit va connaître tout au long de son cycle de vie. Un exercice périlleux qui limite les livraisons au lancement des machines, provoquant la colère des clients, et qui peut s’avérer désastreux si le produit ne remporte pas le succès escompté ! « Sur les premiers jours après la présentation, nous obtenons déjà des chiffres proches de quelques milliers de commandes. C’est un produit qui commence très fort », nous a confié un responsable d’Apple Europe. Le G5 risque-t-il d’être épuisé avant même d’avoir touché le marché ? « Il est impossible de modifier nos niveaux de production en fonction des premières commandes. Nous rattraperons le retard au fur et à mesure de la montée en fabrication ». Une certitude : le PowerMac G5, nouvelle star de l’informatique, peut se permettre de se faire attendre encore un peu?