Le G5 se fait une place dans les Xserve

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Six mois après l’arrivée du 64 bits dans les ordinateurs personnels, Apple introduit le PowerPC 970 dans son serveur 1U. Le Xserve G5 se présente comme l’une des solutions les moins chères du marché, avec une fonction de grid computing qui augmente encore sa valeur.

Il n’aura pas fallu si longtemps que cela aux ingénieurs d’Apple pour faire entrer le PowerPC G5 dans le ventre du Xserve (voir édition du 15 mai 2002). Pourtant haut de seulement 4,45 centimètres (contre 20,6 cm de large pour le PowerMac G5), le serveur de la firme accepte ce nouveau composant grâce à une révision de son design. Deux ouïes permettent aux huit ventilateurs de faire pénétrer de l’air dans le boîtier ultra-compact de la machine. Collé sur chaque puce, un dissipateur thermique en cuivre évacue la chaleur produite par l’arrière. Ce système de refroidissement est indispensable : à l’intérieur, on trouve jusqu’à deux processeurs PowerPC G5 tournant à 2 GHz, jusqu’à 8 Go de mémoire ECC et jusqu’à 750 Go de stockage sur disques durs Serial ATA insérables à chaud… Le contrôleur système du G5 sert de plaque tournante, acceptant 8 Gbit/s de flux de données vers le processeur (16 Gbit/s sur la version biprocesseur), 6,4 Gbit/s vers la mémoire, 1,6 Gbit/s vers les entrées/sorties (FireWire, USB, 2, le contrôleur Serial ATA) et 1 Gbit/s vers les extensions PCI-X, les deux ports Ethernet Gigabit… Ce monstre de puissance développe jusqu’à 30 Gflops (30 milliards d’instructions par seconde, contre 19 sur le Xserve G4) pour un prix allant de 2 999 à 3 999 euros HT pour les versions de base (7 319 euros HT pour un biprocesseur doté de 8 Go de mémoire et 750 Go d’espace disque). Une bouchée de pain au vu du rapport performance/stockage/prix de l’engin comparé à la concurrence. La recette tient à deux astuces qu’Apple avait déjà retenues dans le premier Xserve : la mise à disposition d’une version illimitée de Mac OS X Serveur et l’utilisation de disques durs SATA. Moins chers que les disques SCSI utilisés sur les autres serveurs, ils disposent chacun de 150 Mbit/s de bande passante. Le nouveau Xserve est même moins cher que le Xserve G4 : 119 euros de moins pour la version de base et presque 4 000 euros pour une version dotée de 2 Go de mémoire et de la capacité de stockage maximale.

Un supercalculateur à moindres frais

La machine se voit accompagnée d’une version RAID modifiée (voir édition du 26 septembre 2002) : le système de stockage 3U (environ 13 centimètres) de la société est désormais certifié pour un fonctionnement avec Windows (2000 et Server 2003) et Linux (Red Hat et Yellow Dog). Le rapport volume de stockage/prix penche un peu plus du côté de la solution d’Apple : la société affirme que les coûts des solutions concurrentes sont au minimum trois fois plus élevés, ramenés au gigaoctet. Comme pour enfoncer le clou, Apple a également dévoilé Xgrid, une solution de cluster de calcul qui permet de concentrer toutes les ressources des Mac d’une entreprise pour un calcul intensif. Une technologie de traitement par lot ou par charge qui utilise les ressources inexploitées d’un réseau local. Surtout, Xgrid permet de monter un petit supercalculateur à moindres frais : sur la base de Xserve G5, il est possible de mettre en grappes 42 machines pour une puissance théorique totale de 1,5 téraflops.

En fait, en dévoilant dès le début de l’année ces solutions complètes, Apple affirme son engagement sur ce secteur en plein développement. Plus précisément, le Xserve devrait pouvoir trouver sa place en entreprise pour deux types d’applications (voir l’interview de Jean-René Cazeneuve). D’abord, les petits serveurs dotés de 1 à 4 processeurs : serveurs de fichiers, d’impression, Web, d’applications, petites bases de données d’entreprises, fermes de calcul, serveurs cache… Mais à l’instar du cluster de Virginia Tech, le rapport puissance/calcul et la capacité de mise en grappes du Xserve G5 pourraient aussi être utilisés sur le terrain des gros serveurs d’applications ou pour les calculs intensifs. Le ralliement de Sybase, Oracle et quelques autres éditeurs de logiciels professionnels justifie donc un peu plus le regain d’intérêt des directions informatiques pour les produits de la marque à la Pomme.