Le Japon à l’heure de la téléphonie IP ?

Mobilité

Si la téléphonie sur Internet est déjà une réalité, le service est encore très confidentiel. Les choses risquent pourtant de bouger avec l’arrivée de KDDI sur ce marché, suivi très prochainement de NTT. Au Japon seulement.

KDDI serait le premier gros opérateur à se lancer dans la téléphonie sur Internet. Selon Reuters, l’opérateur japonais proposera dès octobre un service de téléphonie par Internet utilisant le protocole de communication IP. Jusqu’ici, les offres disponibles émanaient de petits opérateurs. L’offre ne s’adressera pour le moment qu’aux 180 000 clients abonnés à l’ADSL de KDDI.

La téléphonie via Internet permet de téléphoner à des coûts moins élevés que depuis une ligne fixe classique. Selon le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun, ce service sera proposé au tarif de 900 yens (7,69 euros) par mois environ, en plus du prix de location du modem.

Voix sur IP : marché mature dans 3 ans minimum

Toutefois, et même au Japon, la technologie n’est pas encore totalement finalisée. D’après Shinji Moriyuki, analyste du marché des télécoms à l’institut Daiwa, la qualité resterait encore un problème. Un point important, car si les mails peuvent arriver en retard, il en est tout autrement pour la voix qui ne peut se permettre des délais dans la transmission. C’est notamment pour cette raison que Takashi Hayasaka, analyste chez HSBC Securities, a déclaré à Reuters que les consommateurs resteraient réticents face à la téléphonie sur Internet malgré leur aptitude à adopter facilement les nouvelles technologies. Même au Japon, les lignes fixes ne sont pas près d’être abandonnées. L’analyste a par ailleurs déclaré qu’il faudrait au moins trois ans avant que le marché de la téléphonie IP n’atteigne sa maturité.

Mais l’arrivée de KDDI sur ce marché pourrait toutefois accélérer les choses. Son concurrent, NTT, ne devrait pas lui laisser longtemps son statut d’opérateur unique sur la téléphonie sur Internet. D’autant qu’il a d’ores et déjà annoncé qu’il interrompait les investissements sur ses services commutés pour investir sur les réseaux de téléphonie IP.