Le lancement de TPSL pourrait ouvrir une nouvelle guerre du haut débit

Mobilité

TPSL, le service de télévision proposé conjointement par France Télécom et TPS, diffusera dès demain (jeudi 18 décembre 2003) une cinquantaine de chaînes. Son lancement fait craindre des perturbations sur le marché de l’ADSL.

Comme prévu, France Télécom et TPS lanceront demain, jeudi 18 décembre 2003, le service de télévision sur ADSL baptisé TPSL. Un lancement en grande pompe puisque, outre Thierry Breton, président de France Télécom, et Patrick Le Lay, PDG de TF1, Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’Industrie, fera le déplacement à Lyon où sera inauguré le nouveau service. Dans un premier temps, TPSL sera disponible sur le quartier de la Part-Dieu avant d’être étendu au reste de l’agglomération lyonnaise. TPSL devrait débarquer sur Paris au printemps 2004 puis sur les principales villes françaises dans le courant de l’année.

Contrairement à l’offre que Free a lancé le 1er décembre 2003 en matière de télévision sur réseau haut débit (voir édition du 8 décembre 2003), il ne sera pas obligatoire de posséder une connexion ADSL pour bénéficier du service. Une simple ligne téléphonique (et l’abonnement qui va avec) permettra de profiter de cette technologie de diffusion de flux audiovisuel compressé dont France Télécom n’a pas encore dévoilé les détails techniques. Si l’accès haut débit est indépendant du service, il est à craindre que seuls les abonnés éligibles à l’ADSL pourront en bénéficier. D’ailleurs, des frais d’accès de 64 euros (un montant identique à celui de l’ouverture d’une ligne ADSL) seront facturés en plus des 16 euros mensuels d’accès au service (location du modem-décodeur comprise).

48 chaînes proposées

Il est fort probable que le modèle de l’offre satellite TPS soit reproduite dans TPSL. « TPS veillera à ce que l’offre TPSL soit cohérente avec l’offre TPS en terme de contenu et de prix », lit-on dans les FAQ du site Web consacré à TPS. Selon le site Satellifax, 48 chaînes seront proposées dans un premier temps (dont les chaînes nationales). Un certain nombre devraient être accessibles gratuitement mais il faudra payer pour voir les autres. Autant de dépenses qui s’ajoutent au coût mensuel du service. TPSL sera complété par un service de vidéo à la demande (VOD) distribué par Moviesystem qui fournit déjà Club-Internet, Wanadoo, Noos, 9Télécom, notamment.

Par ailleurs, si l’offre est indépendante d’un accès ADSL (et donc du fournisseur d’accès), il faudra cependant souscrire au service MaLigne TV de France Télécom pour bénéficier de TPSL. Autant dire que les internautes qui ont fait le choix du dégroupage via un FAI alternatif (de Free à 9Télécom en passant par Club-Internet, Télé2 ou même La Poste, ils sont de plus en plus nombreux) ne pourront pas recevoir TPSL. Sauf à demander l’annulation du dégroupage. Un point qui fait hurler la concurrence et inquiète l’Autorité de régulation des télécoms (ART). Son directeur, Paul Champsaur, déclarait, à l’occasion de la conférence de presse donnée en début de semaine (voir édition du 15 décembre 2003), que « le marché de la télévision sur ADSL va perturber le jeu de la concurrence ». Pour autant, pas question pour le moment de réguler les offres et tarifs de la télévision sur ADSL au titre de l’innovation apportée. Le régulateur n’en restera pas moins attentifs. Après Free et France Télécom, LDCom (qui exploite les marques 9Télécom/9Online et fournit l’ADSL dégroupé à plusieurs FAI alternatifs) a programmé pour février 2004 le lancement d’une offre télévisuelle équivalente en partenariat avec Canal+. La guerre de la conquête des parts de marché du haut débit n’est pas terminée qu’elle se déplace sur celui de l’offre audiovisuelle.