Le langage Java va enfin devenir open source

Cloud

Sun tient cependant à éviter toute fragmentation du langage de programmation, comme celle qui a conduit aux différentes distributions Linux.

Sun Microsystems va libérer le code source de son langage de programmation Java, a annoncé Jonathan Schwartz, le PDG de la société, lors de la conférence JavaOne de San Francisco.

« Nous ne nous demandons plus si nous allons rendre Java open source Java, mais de quelle manière nous allons le faire », a déclaré le dirigeant dans son discours d’introduction. En libérant ce code source, Sun espère attirer la communauté de développeurs qui refusaient jusqu’à maintenant d’utiliser le langage de programmation du fait de sa licence logicielle, a ajouté Jonathan Schwartz.

Le débat sur l’ouverture de Java dure depuis des années, alimenté en partie par IBM. Sun a jusque-là résisté aux pressions par souci d’éviter une éventuelle fragmentation du langage (voir édition du 17 mars 2005). En effet, des développeurs pourraient se séparer de la principale communauté Java pour former un groupe indépendant travaillant sur une autre version du langage. Ce qui créerait alors une confusion au sein des développeurs et pourrait faire perdre de vue les objectifs de Java.

Le mauvais exemple des distributions Linux

Les nombreuses distributions Linux sont souvent montrées en exemples d’une scission ayant mal tourné. Chaque distribution étant différente, les développeurs de logiciels sont obligés de faire certifier leurs applications pour chacune d’entre elles. Un système qui a permis à Red Hat et SuSE de positionner leurs distributions commerciales respectives comme les versions standards de facto. De son côté, IBM a souvent fait valoir qu’une libération du code source de Java permettrait d’attirer plus de développeurs vers ce langage car elle garantirait son évolution indépendamment de Sun.

Ces dernières années, Sun a déjà mis à disposition d’importantes briques logicielles relatives à Java, notamment le serveur d’applications Glassfish. Rich Green, le nouveau responsable des logiciels de la société, a également souligné lors de JavaOne que, dans les faits, Java était déjà quasiment un logiciel open source. Mais l’éditeur doit encore trouver un moyen d’adopter ce modèle tout en évitant cette fragmentation tant redoutée.

Un équilibre à trouver

« Le défi auquel nous sommes confrontés consiste à trouver le bon équilibre entre tous ces éléments », a déclaré Rich Green. Il a ainsi appelé les développeurs a réfléchir au meilleur moyen d’y parvenir, sans préciser l’échéance à laquelle cette version open source de Java pourrait être disponible.

Pour James Governor, analyste du cabinet RedMonk, Sun sera très attentif à prévenir toute scission du langage. « Sun sera toujours obsédé par cette question, bien qu’elle ne soit plus un problème aussi important que par le passé », a-t-il confié à Vnunet.com.

L’analyste a souligné la rapidité avec laquelle Sun a réussi à faire approuver la dernière version de Java EE 5 par le Java Community Process (JCP), une initiative qui permet à des éditeurs de logiciels, dont IBM et BEA, de fournir des éléments pour les futures versions standards de Java.

Alors que, par le passé, les nouvelles versions du langage faisaient l’objet de longues discussions, celle-ci a aussitôt fait l’unanimité des membres du JCP, remarque James Governor. Cette diligence démontre que Sun sera en mesure de lancer de nouvelles versions de Java plus rapidement, ce qui devrait lui permettre de garder une large avance sur un éventuel concurrent open source.

(Traduction d’un article de VNUnet.com en date du 17 mai 2006)