L’e-learning balbutie encore en France

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Sur le marché de la formation à distance et via les NTIC (Nouvelles technologies de l’information), les prévisions optimistes des consultants contrastent singulièrement avec les informations qui remontent des entreprises françaises, très en retard par rapport aux firmes américaines.

Selon IDC, la part de l’e-formation dans les dépenses des grands groupes français dépassera 15 % en 2004, avec déjà une croissance de 42 % pour ce qui est de la formation des utilisateurs non-informaticiens. Et selon HP, la croissance ira au delà de ces prévisions. 70 % des dépenses de formation seront absorbées par les NTIC. Mais à en croire un sondage sur la formation et les NTIC effectué par Rhinfo.com, si près de 3 dirigeants sur 4 pensent que les jeux en ligne et le multimédia constituent des supports d’avenir pour la formation, plus de 75 % d’entre eux, sur la base des 110 interrogés, déclarent que la part du budget de formation consacrée aux NTIC s’élève à 1,8 %. On est donc loin du compte. Le sondage – effectué en ligne ? révèle aussi la vision de ces décideurs quant à l’offre actuelle en matière de formation via Internet. Et pour presque la moitié d’entre eux (49,1 %), elle n’est pas claire du tout. Conséquence logique, pour 80,9 % d’entre eux, la formation professionnelle via le réseau n’est pas encore une réalité.

Depuis belle lurette, les géants comme Hewlett-Packard et sa classe virtuelle « e-learning on tap » et le tandem IBM-Lotus diffusant la plate-forme « Learning Space », oeuvrent pour les grands comptes. Mais il faut cependant savoir que les premiers clients de ces solutions sont avant tout ces mêmes constructeurs et éditeurs pour leurs besoins internes. Ou encore les opérateurs comme France Télécom qui a créé son Intranet de formation « Intranoo ». Sur le marché des outils de classes virtuelles, de portails de gestion de connaissances et de système de gestions de formations en ligne, on trouve : Lotus, Oracle, Sybase, Computer Associates. Et une kyrielle de start-up. Car toute technologie Internet est potentiellement une technologie de formation à distance : de l’outil de chat classique (pour peu qu’il y ait un tuteur à l’autre bout de la ligne) à la plate-forme de stream interactive haut débit comme SmartCaster, la solution de Fantastic Corporation (voir édition du 21 juillet 2000).

Freins principaux à l’adoption des NTIC dans le cadre de la formation ? Les entreprises doivent se repérer sur un marché morcelé et mouvant pour trouver la solution qui s’inscrit dans leur plan de formation et leur budget. Autre hic : excepté les formations linguistiques ou d’informatique en ligne, la technologie se vend sans le contenu. Souvent, l’entreprise fera appel à un tuteur pour concevoir les cours et faire la classe. Résultat, les entreprises françaises sont loin derrière les firmes américaines en matière d’emploi d’ e-learning. Car 92 % des grandes organisations publiques ou privées ont expérimenté l’e-learning dès 1999 aux Etats-Unis. Il faut savoir que la formation représente le deuxième secteur économique aux Etats-Unis, derrière la santé.