L’e-mail fête ses trente ans

Cloud
Information - news

Durant l’automne 1971, un ingénieur américain met au point un programme pour envoyer des petits textes d’un ordinateur à un autre, par l’intermédiaire d’un réseau. Il vient d’inventer l’e-mail mais ne le sait pas encore.

C’était un tout petit programme – à peine 200 lignes – mais il était relié à Arpanet, embryon de ce qui allait devenir Internet. Ecrit par Ray Tomlinson, un ingénieur américain, Cypnet permettait d’envoyer et de recevoir des fichiers entre plusieurs machines connectées au même réseau. L’histoire se passe à l’automne 1971. A cette époque, il y avait une douzaine de machines reliées et le spam, les virus ou les pages HTML pornographiques n’étaient même pas encore inventés.

Quelque temps plus tard, le même Tomlinson écrivit un programme capable de distinguer les messages destinés à une machine en réseau local ou connectée à Arpanet. Pour ce faire, il avait besoin d’un caractère peu, voire pas utilisé. Il choisit le « @ ». Il s’en est expliqué dans une interview, bien plus tard : « Le symbole @ paraissait logique. Je l’ai utilisé pour spécifier que l’utilisateur se situait à tel endroit, c’est-à-dire sur un autre réseau [@ se prononce « at » et signifie « à » en anglais, Ndlr] plutôt qu’en local. » En revanche, il ne se souvient pas du tout du contenu de son premier message. « J’ai envoyé beaucoup de messages de test d’une de mes machines à l’autre. J’ai probablement dû envoyer QWERTYUIOP [la première rangée des touches d’un clavier américain, Ndlr]« , explique-t-il.

La première killer app du Net

C’est ainsi que le programme de Ray Tomlinson est devenu la première killer app du Net, autrement dit une fonction indispensable de l’ensemble. Deux après le premier message, l’e-mail représentait 75 % du trafic de données total transitant par Arpanet. Il a fallu cinq ans aux concepteurs d’Arpanet pour comprendre que, finalement, l’e-mail était devenu la véritable raison d’être de ce réseau. Le nom même de Cypnet a d’ailleurs disparu des mémoires pour laisser la place à l’e-mail.