Le marché des disques durs n’est pas à la fête

Mobilité

Face à la concurrence du SSD et des offres cloud, le marché des disques durs fait grise mine, souligne le cabinet IHS. Les revenus de ce secteur ne devraient progresser que modestement au cours de ces prochaines années.

Le marché du disque dur pour PC est de moins en moins rentable (si tant est qu’il l’ait été pour certains acteurs), souligne Silicon.fr.

En témoigne les récentes concentrations du secteur (Seagate absorbant les disques de Samsung quelques semaines après que Western Digital a avalé Hitachi Storage). C’est aussi l’analyse d’IHS (ex-iSuppli) qui constate une « décélération dramatique » des revenus entre 2010 et 2011. Une décélération qui va s’accentuer dans les prochaines années.

Si les 28,1 milliards de dollars de revenus attendus pour 2011 présentent une progression de 4,1% par rapport aux 27 milliards de 2010, celle-ci se réduit à près de la moitié des 7 % de hausse de l’exercice précédent. Et la situation va empirer en 2012, 2014 et 2015, années pour lesquelles IHS prévoit des progressions de 3,9%, 2,8 % et 2,1 %.

Seule lumière dans ce sombre paysage : l’année 2013 qui devrait offrir une hausse, somme toute modeste, de 4,5%. Dommage qu’IHS n’en explique pas les raisons.

En 2015, le marché du support de stockage sur disque s’élèvera à 32,1 milliards de dollars. Une progression relativement modeste en comparaison des 27 milliards de 2010.

Le disque dur subit en effet de plein fouet la concurrence des terminaux mobiles, selon l’analyste. « L’hégémonie du PC a été usurpé tant les consommateurs utilisent toujours plus les tablettes et smartphones pour naviguer sur Internet, télécharger et diffuser des vidéos, et partager du contenu », estime Zhang Fang, analyste des systèmes de stockage chez IHS.

« Les tablettes en particulier engloutissent l’argent des consommateurs prévu à l’origine pour les ordinateurs portables et netbook. Et parce que les ardoises numériques utilisent de la mémoire flash pour le stockage de données plutôt que des disques durs, cela se traduit par une perte de ventes pour l’industrie du disque dur. »

Et bien qu’encore faible, la concurrence de la technologie Flash des SSD (Solid State Drive) vient compliquer un peu plus les stratégies des constructeurs de disques électromagnétiques.

Quand ils ne s’enferment pas dans une logique économique risquée entretenue par la baisse constante des tarifs au gigagoctet en regard de la hausse de la densité de l’espace de stockage. Enfin, le cloud et son offre de stockage déportée finit d’enfoncer le clou dans le pied de l’industrie du hard drive pour PC.

Heureusement que le marché des entreprises reste dynamique. Tant à travers les renouvellements de parcs de machines (notamment motivés par les migrations vers Windows 7) que la construction de cloud privés qui, virtualisées ou non, ne peuvent se passer des énormes besoins en capacités de stockage indispensables à son bon fonctionnement. C’est d’ailleurs ce qui sauve le secteur du naufrage tel que le subit celui du disque optique.

Une activité qui devrait voir ses revenus décliner de 12,7 milliards de dollars en 2010 à 12,2 milliards en 2011. Un marché qui stagne et se maintiendra sous les 13 milliards de dollars en 2015, toujours selon les prévisions d’IHS.

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