Le marché du stockage en phase de mûrissement

Mobilité

La course à la technologie dans le domaine du stockage semble avoir été freinée par la crise. C’est ce qui devrait ressortir du Forum Stockage qui se tiendra du 16 au 18 octobre à la Porte de Versailles à Paris. Les acteurs présents devraient plutôt proposer des solutions aidant les entreprises à mieux contrôler leurs dépenses et à assurer la pérennité de leurs investissements.

Sur le salon dédié aux solutions de stockage qui se tiendra du 16 au 18 octobre à la Porte de Versailles, la tendance ne devrait pas être à l’innovation. « L’édition 2002 ne sera pas technologique. On peut même dire que dans l’ensemble, les acteurs ne vont rien proposer de nouveau », estime Laurent Schmitte, fondateur du Forum Stockage. Pour autant, cela ne veut pas dire que le marché stagne. Au contraire, il évolue… D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement quand les besoins des entreprises en matière de stockage des données augmentent de 40 % chaque année ? En fait, le marché, sur fond de crise, aurait plutôt tendance à limiter les nouveaux concepts afin de permettre aux nouvelles technologies de mûrir. « Les années précédentes ont vu l’émergence de technologies comme le SAN ou encore iSCSI. Aujourd’hui, les sociétés cherchent davantage à maîtriser leur budget, à contrôler les coûts. Les entreprises ont pris la mesure de ce que coûtent les solutions de stockage et deviennent plus sereines », déclare le fondateur du salon.

Malgré la crise qui a vu bon nombre de start-up du secteur du stockage se faire racheter (voir édition du 26 septembre 2002), Laurent Schmitte estime que le secteur est toujours porteur de belles promesses. Pour preuve, l’arrivée sur le salon de nouveaux acteurs comme Cisco (voir édition du 28 juillet 2000), Dell ou Intel via Intel Storage, qui entendent bien s’arroger leur part du gâteau. Selon Laurent Schmitte, l’échec de la plupart des start-up est imputable à la crise financière et non à une quelconque baisse de la demande. Par ailleurs, à la différence des telcos, le marché du stockage n’est pas un marché de renouvellement, mais de croissance, tant les besoins des sociétés sont toujours en augmentation. Sans aller jusqu’à faire des pronostics, les analystes envisagent de plus en plus une sortie de crise à l’horizon de juin 2004.

Les PME courtisées

Face à cette crise, le marché s’est tourné, sans surprise, vers les petites et moyennes entreprises qui constituent un nouveau marché. De ce fait, les gros acteurs comme EMC changent de stratégie de vente. En effet, on n’approche pas de la même façon les PME et les grands comptes. Ainsi ces acteurs cherchent finalement à se constituer des réseaux de distribution. Le Forum Stockage, destiné principalement aux sociétés désireuses de s’équiper en solution de stockage, pourrait ainsi permettre aussi aux acteurs de ce secteur de rencontrer ou de constituer leurs réseaux de distribution afin de mieux cibler la demande.

Sans être pour autant liés à la crise, certains secteurs ont été particulièrement touchés ces derniers mois comme les SSP (Storage Service Providers) à l’image de Storage Telecom. Ce dernier a par ailleurs modifié son offre basée uniquement sur l’externalisation des données en optant pour une offre moins extrême (voir édition du 14 mars 2002). L’opérateur propose ainsi l’infogérance, qui permet à l’entreprise de garder ses données en interne tout en en confiant la gestion à une société spécialisée. Pour Laurent Schmitte, le salon 2002 consacre l’échec de l’externalisation des données et n’apporte pas encore les preuves du succès de l’infogérance : « On s’aperçoit que nombre des sociétés qui étaient positionnées sur le secteur SSP se tournent aujourd’hui vers le conseil et l’intégration. »

Quatre-vingt sociétés seront présentes sur le salon, un chiffre en baisse par rapport à l’édition précédente. Parmi les thèmes des conférences, on peut noter la préservation des données (sauvegarde, archivage, Disaster recovery), le stockage en réseau (SAN, NAS, iSCSI…), la maîtrise des coûts (contrôle des dépenses, pérennité des investissements) ou encore l’administration des données (virtualisation, interopérabilité des solutions).