Le nouveau Linux est en retard

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Que se passe-t-il ? Le nouveau noyau de Linux était attendu pour fin de l’année dernière et voilà qu’il pourrait presque prendre un an de retard. Certains commencent à se poser des questions sur la méthode de développement du système alternatif.

Le petit monde du système alternatif s’inquiète. La nouvelle version du noyau de Linux, numérotée 2.4, commence à prendre un sacré retard. Prévue tout d’abord pour la fin de l’année dernière, elle avait été retardée à juillet prochain. Et voilà que l’on parle maintenant d’une date de disponibilité pour l’automne seulement.

Si cette version ne concerne pas vraiment le grand public, puisque la principale amélioration attendue est l’amélioration du support des machines multi-processeurs, ces délais à répétition jette un doute sur le mode de développement collaboratif de Linux. En effet, à la différence de Windows ou de MacOS, Linux n’est pas le fruit du travail d’une entreprise privée. Il est issu de la collaboration de milliers de développeurs à travers le monde, qui utilisent Internet comme une grande salle de réunion. Chacun peut y présenter un projet de développement (l’un un pilote de périphérique, l’autre un logiciel de comptabilité, etc.) et prend en compte les remarques qu’on lui fait. Seul le noyau, qui contient les fonctions de base du système, continue à être validée par le créateur de Linux, Linus Torvalds. En revanche, tout ce qui constitue une distribution Linux est laissé au libre choix de sociétés comme Caldera, Corel, Mandrake ou RedHat, pour ne citer que les plus connues.

Pour Eric Troan, un des directeurs de RedHat, « le noyau n’est qu’une des briques de l’ensemble. La création de nouveaux compilateurs C ou d’une meilleure interface graphique font avancer le système, avec ou sans nouvelle version du noyau ». Pour lui, les progrès de Linux sont regardés de si près par les utilisateurs et les médias que les développeurs subissent une énorme pression. « C’est probablement une des raisons du ralentissement du processus » a-t-il indiqué à nos confrère américains d’Infoworld.

Pour Jean-Loup Gailly, directeur technique chez Mandrake Soft, « seule une infime minorité des entreprises ont un besoin capital des nouvelles fonctions du noyau. Les autres peuvent se contenter de la version actuelle, qui est déjà largement meilleure que les autres systèmes serveurs du marché ». Bref cela ne remet pas du tout en cause le système de développement de Linux, que certains qualifient de bazar, contre le développement au sein d’une entreprise, dit cathédrale.