Le PDG-fondateur de Skype démissionne sur fond de résultats décevants

Mobilité

Le rachat de Skype par eBay pour 2,6 milliards de dollars en 2005 avait étonné les analystes. Un montant surévalué, reconnaît aujourd’hui l’acquéreur.

(Article rectifié le 02/10/07 à 18h48) Retour sur terre… Le repli de Skype hors de plusieurs pays européens (notamment avec la fermeture de son bureau français en juin 2006) avait déjà surpris les analystes. La démission de son PDG Niklas Zennstrom, co-fondateur de la société, pourrait aujourd’hui jeter le discrédit sur ce pionnier de la voix sur IP. Il restera néanmoins président non exécutif de Skype.

Pire, eBay, qui a dépensé pas moins de 2,6 milliards de dollars pour s’offrir Skype en 2005, vient d’annoncer qu’il a passé une charge de 900 millions de dollars (environ 632 millions d’euros) pour dépréciation d’actifs dans ses comptes du troisième trimestre. En des termes moins diplomatiques, le site d’enchères américain reconnaît qu’il a payé Skype beaucoup trop cher par rapport à sa valeur réelle.

Un porte-parole du groupe, cité par le Times explique d’ailleurs que « Skype n’a pas enregistré d’aussi bons résultats que ceux que nous escomptions. [… ] Mais nous considérons toujours que Skype constitue un actif d’une valeur extrêmement importante ».

Solde (de tout compte ?)

Pour finaliser le rachat, eBay a versé 530 millions de dollars aux actionnaires de Skype (soit environ 375 millions d’euros), un versement qu’il estime suffisant. Il est pourtant largement en deçà de la prime additionnelle initialement prévue, susceptible d’atteindre 1,7 milliard en fonction des résultats et du nombre d’utilisateurs enregistrés.

Notons que les performances de Skype restent bonnes, avec un chiffre d’affaires de 90 millions de dollars sur le deuxième trimestre, en progression de 103% par rapport à la même période en 2006.

Michael van Swaaij, directeur de la stratégie d’eBay, prend l’intérim de Niklas Zennstrom dans l’attente de la nomination d’un successeur. Niklas Zennstrom ne devrait quant à lui pas s’inscrire au chômage dans l’immédiat et se consacrer à Joost, sa nouvelle start-up opérant dans le monde la télévision sur IP.