Le peer-to-peer au service de la recherche Web

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Un moteur de recherche basé sur la technologie du peer-to-peer. C’est que proposera prochainement Amoweb qui, avec Human Links, espère rapidement dépasser le demi milliard de pages référencées sans avoir à gérer une base de données centralisée.

Human Links (liens humain) ! Drôle de nom pour un moteur de recherche (pas plus drôle que Yahoo et autres Google qui ne veulent rien dire en soi). C’est pourtant le nom que lui a choisi son concepteur, la société Amoweba qui, contrairement à ce que pourrait laisser penser son site Web, est française. Drôle mais chargé de sens. Car Human Links exploitera la technologie peer-to-peer (P2P ou « poste à poste ») pour offrir une nouvelle méthode de recherche d’informations. A l’instar de Napster qui offre le partage de fichiers MP3, Amoweba proposera l’échange d’adresses Internet (URL) référencées dans les Favoris (ou Signets sous Netscape) de quasiment tous les internautes un peu assidus.

Des favoris classés par thèmes

Comment ? Grâce au logiciel Human Links qu’il faut installer sur sa machine. A la première utilisation, Human Links répertorie les URL du dossier Favoris et « demande » à son propriétaire de les classer par thèmes. Une fois en ligne, Human Links créé son propre réseau de « human linkers » (les ordinateurs équipés du logiciel) et transmet les requêtes aux machines les plus proches. Une fois l’information trouvée, elle est renvoyée à l’ordinateur « demandeur ». Afin de ne pas surcharger le Net, la requête est limitée à 7 noeuds de réseau. De son côté, Human Links organise les informations par classes de concept en fonction de l’analyse qu’il fait de la page Web indexée dans les Favoris. Si l’utilisateur décide de modifier une classe (par exemple fusionner les thèmes « ordinateur » et « informatique »), Human Links « comprend » la démarche et réorganise toute la base d’URL en conséquence. Par cette technologie, Amoweba espère ainsi référencer 500 millions de pages en une paire de mois.

Si le concept de Human Links tire intelligemment parti du P2P, son succès dépend entièrement de l’adhésion des internautes. Télécharger et installer un logiciel de 2 Mo et passer du temps à le « régler » doit se payer, en retour, d’une efficacité certaine. Efficacité qui dépend à son tour du nombre d’installations (d’utilisateurs, donc) et de la qualité des paramétrages effectués. On se trouve un peu dans le schéma du serpent qui se mord la queue où tout le monde attend « des autres » qu’ils se servent du logiciel avant de l’utiliser. De plus, les aspects de sécurité liés au partage des ressources d’un disque dur peut anesthésier l’intérêt de l’utilisateur pour ce type d’outil. En revanche, les entreprises pourraient très vite adopter Human Links à des fins de recherches documentaires, dans le cadre d’un intranet par exemple.

Amoweba devrait proposer une version gratuite de son logiciel dès juin prochain. Une version payante, mais sans publicité, devrait être disponible en ligne en septembre prochain entre 150 et 200 francs. Elle permettra notamment de paramétrer les conditions de partage du répertoire des URL. Une hotline et des plug-ins permettant les transactions sécurisées, seront également réservés à la version payante. Souhaitons à Human Link, logiciel de peer-to-peer, le même succès que le trop célèbre Napster. Mais pour d’autres raisons.

Pour en savoir plus :Le site d’Amoweba (en anglais)