Le PLM ne connaît pas la crise

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Dans une période plutôt difficile pour le secteur informatique, le marché du PLM devrait connaître, selon PAC, une croissance annuelle moyenne de près de 16 % d’ici à 2005. Le PLM vise à accélérer la mise sur le marché de produits innovants. D’où son caractère stratégique pour les entreprises de l’industrie et sa relative bonne santé. Mais un certain flou subsiste sur la définition de cette notion et de l’offre logicielle qui s’y raccroche.

D’après le cabinet d’études Pierre Audoin Consultants (PAC), le marché français du PLM (Product Lifecycle Management ou gestion de cycle de vie des produits), comprenant les logiciels, les prestations de conseil, d’intégration et d’externalisation, devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 7 % entre 2001 et 2005. Dans la période actuelle de relative récession des investissements informatiques des entreprises, note PAC, « l’activité autour du PLM reste dynamique car l’innovation produit engage la pérennité de l’entreprise à moyen terme ».

Le PLM se propose en effet de décloisonner la fonction de conception et de recherche et développement en instaurant une plus grande collaboration entre les concepteurs et ingénieurs d’études avec les autres fonctions de l’entreprise, voire ses partenaires, et ce afin d’accélérer la mise sur le marché de produits innovants. Cette vision est soutenue par l’apparition d’une nouvelle offre produit qui intègre en un tout cohérent les diverses classes d’outils logiciels utilisés par les bureaux d’études depuis des années : CAO, PDM (Product data management ou système de gestion des données techniques), gestion de projet, gestion documentaire, gestion de la connaissance, workflow

Du PLM au PDM

Des produits complexes donc, délicats à mettre en oeuvre techniquement et surtout difficiles à faire accepter par les concepteurs, tant la collaboration transparente avec les autres métiers de l’entreprise n’est pas une démarche naturelle. Aussi le PLM, dans les faits, se traduit-il d’une façon plus modeste par une rationalisation de la gestion des données techniques relatives au produit, laquelle passe par la constitution d’un référentiel et la gestion des évolutions tout au long de la vie du produit. C’est la fonction du PDM.

La preuve, PAC, dans son étude, décompose le PLM en deux segments : le désormais classique domaine de la conception et fabrication assistées par ordinateur (CAD/CAM) et le PDM, qui tend donc à se confondre, pour le moment, avec le PLM. Bien évidemment, c’est le segment du PDM, plus récent, qui est promis à la plus forte croissance moyenne annuelle (+ 15,8 %) passant de 175 millions d’euros en 2001 à 365 millions en 2005. En comparaison, le marché du CAD/CAM est désormais un marché de renouvellement avec une croissance annuelle moyenne de 0,8 %. PAC l’évalue à 585 millions d’euros en 2001.

Cela dit, faut-il réduire le PLM au PDM ? Le français Lascom, éditeur d’Advisium, dont la version 7, totalement orientée Web, sort ces jours-ci, défend cette position. « Les projets PLM très ambitieux déployés dans les grandes entreprises, chers et longs à déployer, sont désormais en retrait, indique Jean Yves Lepaisant, directeur général. Les entreprises privilégient les outils leur permettant d’obtenir un retour sur investissement rapide. » D’où le succès d’Advisium, sorte de PDM prêt à l’emploi qui permet à Lascom d’afficher une croissance annuelle de 30 %.

Une vue de l’esprit ?

Reste à savoir si le PLM, dans son interprétation la plus ambitieuse, est autre chose qu’une vue de l’esprit. Chez PAC en tout cas, on continue de croire aux vertus de cette vision du PLM. L’avenir dira si elle gagnera la faveur des entreprises lorsque celles-ci seront à nouveau en position d’investir dans leur système informatique.