Le portage de jeux sur Mac se simplifie

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Depuis deux ans, le décalage entre les sorties de jeux sur PC et Mac a tendance à se resserrer. Et, de l’avis des distributeurs, le nombre de titres progresse, de même que les ventes. Mais le gros problème du portage sur Mac reste indéniablement la programmation. La collaboration entre deux sociétés anglaises, Coderus Ltd et MicroAPL Ltd, devrait changer la donne.

S’il est un obstacle à l’adoption massive de la plate-forme Mac, c’est bien celui que constitue le manque de jeux ! Puissants vecteurs d’adoption d’un ordinateur, les titres ludiques sont largement plus nombreux sur PC que dans le monde Apple. La raison ? Deux technologies propres à l’architecture du PC. Tout d’abord DirectX, l’API (interface de programmation d’application) de Microsoft. Intégrée à Windows et également utilisée par la Xbox, DirectX n’est autre qu’une bibliothèque de commandes qui permet aux programmeurs de jeux de travailler sur les ressources graphiques, réseau, audio ou autres de leurs créations. L’air de rien, DirectX a incroyablement favorisé l’engouement des utilisateurs pour les jeux en 3D. Second frein à l’arrivée des jeux sur Mac : le langage assembleur du code des processeurs 80×86 utilisés sur PC. Celui-ci est totalement étranger au Mac, qui, lui, fonctionne sur un type de processeur différent. Pourtant, ces deux obstacles au portage des applications d’une plate-forme à l’autre sont déjà partiellement contournés. Les API DirectX, notamment, disposent de MacDX, une solution développée par Coderus Ltd (voir édition du 19 avril 2002). Grâce à l’outil, la plupart du code utilisant DirectX est recompilé, puis lié aux bibliothèques MacDX, ces dernières faisant office de bibliothèques DirectX Mac. Un point qui permet à Mark Thomas, PDG de Coderus Ltd, d’affirmer : « Depuis que nous avons commercialisé MacDX, le portage de titres est devenu plus facile à réaliser. »

Il est vrai que depuis près de deux ans, l’apparition de jeux pour Mac s’est intensifiée. De Giants à Spiderman en passant par Aliens vs Predator, les titres manquent moins et leur distribution s’est nettement améliorée. Des éditeurs spécialisés se font d’ailleurs une nouvelle jeunesse, comme MacPlay qui se cache derrière Soldiers of Fortune ou F1 Championship Saison 2000. « Mais, il reste encore des zones d’ombre. L’une d’elles n’est autre que l’optimisation d’appel de fonctions assembleur. Actuellement, la plupart des développeurs sont obligés de les réécrire et l’opération peut s’avérer complexe et longue à mettre en oeuvre », précise Mark Thomas. C’est sans compter MicroAPL Ltd, une autre firme anglaise implantée au fin fond du Sussex, qui s’occupe quant à elle de transformer du code pour PC en code pour processeurs Mac ! L’un de ses produits, PortAsm/86, utilisable au niveau des sources de programmation, traduit le langage assembleur de l’architecture 80×86 (celle des PC) en un code compréhensible par l’architecture RISC des Mac. MacDX en guise de DirectX, PortAsm/86 pour l’assembleur, ne reste à Coderus et MicroAPL qu’à relever le défi et un produit combinant les deux solutions devrait voir le jour. Il faut dire que les deux sociétés sont particulièrement bien placées pour réaliser le tour de force : tous les poids lourds du portage et de la traduction de jeux sont anglo-saxons. Ajouté à l’effort d’évangélisation d’Apple auprès des éditeurs de jeux PC sur le territoire anglais et à ceux d’Apacabar en France (souvent cité par notre édition papier) qui peut se vanter d’avoir développé un vrai réseau de distribution de jeux Mac sur l’Hexagone, voilà qui devrait booster la multiplication des titres et réjouir les aficionados.