Le porte-monnaie électronique en passe de devenir réalité

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En phase d’expérimentation, le porte-monnaie électronique Moneo étend ses territoires de test. Pratique d’utilisation et apparemment fiable, le Moneo pourrait bel et bien définitivement remplacer les espèces. A condition que les utilisateurs soient prêts à le payer.

Le porte-monnaie électronique réussira-t-il dans le monde réel là où il échoue dans le monde virtuel (voir notamment édition du 5 septembre 2001) ? Peut-être, si l’on en croit les succès techniques et populaires du Moneo. Testé avec succès depuis six mois dans le Finistère, le porte-monnaie électronique a gagné la ville de Rennes et 42 communes d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor et du Morbihan. Si les expériences s’avèrent positives, le Moneo pourrait trouver une diffusion nationale dès 2004.

Rappelons que le Moneo est une carte à puce (bancaire ou non) qui permet d’effectuer des achats courants de faibles montants (jusqu’à 200 francs, ce qui limite l’empiètement sur les services de la carte bancaire) sans avoir à manipuler d’argent physique. Le Moneo ne peut contenir plus de 600 francs, une sécurité qui limite la fraude en cas de perte. Bien sûr, les commerçants doivent s’équiper ou adapter leur terminaux en conséquence. Six cents commerçants rennais auraient franchi le pas. Moneo est développé par la société Billétique monétique services (BMS) qui regroupe les principaux établissements bancaires français (BNP-Paribas, Banque Populaire, Caisse d’Epargne, CCF, CIC, Crédit Agricole, Crédit Lyonnais, Crédit Mutuel, la Poste et la Société Générale), ainsi que la SNCF, la RATP et France Télécom.

Pratique mais pas gratuit

Outre l’aspect sécuritaire qui évite d’avoir à transporter de l’argent, le Moneo est appréciable pour ses capacités à effectuer rapidement la transaction et optimise l’écoulement des queues chez les commerçants. Par ailleurs, il évite d’avoir à retirer de l’argent au distributeur de billets. Enfin, le Moneo convertira automatiquement les devises pendant la période de transition vers les euros. Seul inconvénient : son prix. Non seulement les commerçants doivent verser une commission comprise entre 0,5 et 1 % (ce qui risque de rejaillir sur le prix de l’article) mais le porteur de la carte doit la payer, probablement entre 30 et 50 francs par an. Somme qui viendra s’ajouter à la traditionnelle carte de crédit quasi indispensable aujourd’hui. C’est un peu comme s’il fallait payer pour retirer des espèces au guichet. Les banques veulent bien nous faciliter la vie… à condition que ça leur rapporte toujours plus.