Le premier réseau télécoms à cryptographie quantique en activité

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Des scientifiques autrichiens ont mis au point un réseau télécoms sécurisé d’un nouveau genre dans le cadre du projet européen Secoqc.

Le premier réseau protégé par cryptographie quantique est entré en activité grâce au travail d’un groupe de chercheurs autrichiens.  Ce réseau est composé de six noeuds reliant huit liens sur Vienne et St Poelten, sur plus 200 km de câbles en fibre optique. Ces liens utilisent six technologies cryptographiques quantiques différentes utilisées pour la génération de clés, intégrées au réseau via des outils standardisés.

Ce réseau a été établi par le groupe SECOQC (Secure Communication based on Quantum Cryptography), créé en 2004 et dédié à la construction de technologies pouvant contrer l’espionnage, en particulier celui du système de surveillance Echelon, utilisé par le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

« Nous allons fournir un outil, basé sur des technologies quantiques, qui permettra aux entreprises de protéger leurs actifs contre l’espionnage industriel », a déclaré le Dr Christian Monyk, à l’origine du projet. « Par le passé, certaines pertes financières significatives dues à l’espionnage industriel ont été attribuées aux activités du réseau de surveillance et d’interception des communications Echelon ».

Des noeuds pour chaque point du réseau ont été établis dans les bureaux de Siemens, qui s’est occupé du plus gros des travaux sur ce projet. Les noeuds sont des boîtiers 19 pouces standardisés contenant des appareils cryptographiques quantiques mobiles pouvant être liés à une architecture de réseau standard.

Jusqu’à présent, l’Union européenne a investi 11 millions d’euros dans ce projet. Rappelons qu’il avait été lancé après une enquête et un constat alarmant : le système Echelon est susceptible d’être exploité à but d’espionnage industrielle visant les entreprises européennes.

Les systèmes de cryptographie quantique se basent sur une application du Principe d’incertitude de Heisenberg, qui établit dans les grandes lignes qu’il est impossible d’observer des informations quantiques sans les modifier, ce qui rend l’espionnage impossible. Car la modification des données étant reconnu au moment même où elles sont consultées, le réseau est alors automatiquement fermé.

Adaptation d’un article Vnunet.com en date du 10 octobre 2008 et intituléFirst quantum encrypted network goes live