Le réseau Iridium attise encore les convoitises

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Le réseau de téléphone par satellite a du plomb dans l’aile. Un nombre de clients insuffisant, des produits qui tardent à arriver en masse, la rentabilité n’est pas à l’horizon immédiat alors que la société a été placée en redressement judiciaire. Pourtant un groupe d’investisseurs s’apprêterait à réinjecter 600 millions de dollars.

Lancé à grand renfort de publicité en 1998, le réseau global de téléphonie Iridium n’a jamais vraiment trouvé son public. Fort de 66 satellites positionnés en orbite basse autour de la Terre, Iridium reste plus une prouesse technologique qu’un véritable succès commercial. En effet, à la fin 1999, Iridium ne comptait que 20 000 abonnés, un chiffre loin des 600 000 clients attendus pour la fin 2000 selon les prévisions optimistes de ses dirigeants. La société est actuellement en redressement judiciaire (voir édition du 16 août 1999) et malgré les 20 millions de dollars que Motorola, actionnaire à hauteur de 18 % du capital, a injecté au mois de décembre, le dépôt de bilan et la cessation définitive de l’activité pourraient être effectifs au 15 février. La situation est donc critique pour cette société, d’autant plus que Motorola ne souhaite plus investir seul dans ce puit sans fond. Seul bonne nouvelle, Craig McCaw, un des principaux actionnaires de Teledesic, un projet concurrent et tout aussi ambitieux, serait sur le point de lever 600 millions de dollars conjointement avec d’autres investisseurs pour renflouer Iridium.

Teledesic est le projet conjointement lancé par Craig McCaw, Bill Gates (à titre personnel), Motorola (qui avait bien pris soin de ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier), Boeing et un prince saoudien (voir édition du 6 octobre 1999). Cette structure prévoit, elle, d’envoyer en orbite 288 satellites pour proposer l’accès à Internet à haut débit via les cieux. Malgré le fait qu’elle ne serait pas opérationnelle avant 2004, et par conséquent ne générera pas de résultats d’exploitation d’ici là, Teledesic affiche actuellement une volonté quasi hégémonique sur ce marché à la croissance pour l’instant faible mais au potentiel énorme. En décembre dernier, la société de Craig McCaw avait déjà racheter ICO, un autre opérateur satellite lui aussi en faillite, pour 1,2 milliard de dollars.

Techniquement ces différentes acquisitions et prises de participation permettent à Teledesic de posséder deux des trois technologies en présence dans la téléphonie par satellite. Le réseau Teledesic utilise des bandes de fréquences comprises entre 18,8 et 19,3 GHz pour les liaisons descendantes et entre 28,6 et 29,1 GHz pour celles ascendantes. Théoriquement, cela devrait permettre un débit montant (téléchargement) 64 Mbit/s et de 2 Mbit/s pour le débit descendant. Iridium et ICO, quant à eux, utilisaient des fréquences comprises entre 1 et 3 GHz et permettaient des débits beaucoup plus faibles, la bande passante disponible étant utilisable principalement pour la voix et le texte.

Pour en savoir plus :

* Le site d’Iridium

* Le site de Teledesic

* Le site d’ICO