Le service Linux se développe

Régulations

Le système d’exploitation gratuit n’en finit plus de séduire les entreprises et de nombreux services se mettent en place pour faciliter son utilisation.

La présence au salon Interop de Mandala International, société de services spécialisée dans Linux, est révélatrice de l’irrésistible ascension de l' »OS libre », freinée jusque-là par l’absence de sociétés identifiables, vers lesquelles l’entreprise puisse se tourner afin de bénéficier de différents services. Car, si aller chercher sur Internet l’information à jour et les patches correctifs pour les bogues et autres trous de sécurité est un sport que pratiquent volontiers les jeunes informaticiens formés à Linux, peu de professionnels en entreprise en ont le temps. La création ces derniers mois de nouvelles sociétés de services est une étape majeure dans la longue marche de Linux car celles-ci s’adressent à des entreprises de toutes tailles, y compris les PME.

« Cette année, le service Linux décolle et nous embauchons », note Lucien Petit de la société Alcôve. « Jusqu’à présent, les administrations et les grands comptes étaient presque les seuls clients, mais on assiste à l’arrivée des PME. » Ces SSII ont souvent des demandes pour l’installation clés en main de serveurs de fichiers, de fax, de messagerie et d’impression sous Linux pour des clients Windows, Macintosh ou Unix. Autre domaine de prédilection de Linux, les serveurs Web et la connexion à Internet. « Nous fournissons du conseil, de la formation, une assistance à l’installation des réseaux et des contrats d’assistance par hot-line », ajoute Guilhem de Wailly de la société Netwave, basée à Cagnes-sur-Mer. La télémaintenance et les mises à jour sont d’autres prestations souvent proposées.

Des PME qui n’ont pas nécessairement des compétences d’administrateurs Linux en interne ont franchi le pas. Ainsi, les éditions scientifiques Lavoisier l’ont fait il y a trois ans, et aujourd’hui Alcôve assure la télémaintenance. Depuis, des serveurs de fax, de messagerie et un proxy Web fonctionnent en permanence sur un simple PC Pentium 160. « À l’époque, l’installation a été difficile, mais depuis ça tourne sans problème », note Mustapha Turki, responsable informatique aux Éditions Lavoisier. Il précise aussi que le progrès des logiciels installateurs inclus dans les distributions populaires rend aujourd’hui la manoeuvre nettement plus aisée. Un point que confirment plusieurs sources indépendantes : « L’installation de la version Red Hat de Linux est plus rapide que celle de Windows 95. »

La société Cesyam (éditrice du logiciel de CAO Minicad) utilise Linux depuis six mois pour la messagerie interne, un serveur Web interne et l’accès distant par FTP. « Le plus dur a été d’installer Linux. La société MNIS a fourni deux prestations à 3000F dont la connexion avec le serveur de fichier Novell. Depuis, sans compétences en administration Unix, je me charge du travail. Cela se fait en ligne de commande, mais ajouter un utilisateur prend 30 secondes », déclare François de Felix, développeur chez Cesyam. Selon lui, le bilan est très favorable considérant la gratuité du logiciel, sa très grande stabilité (6 mois sans interruption) et la possibilité de réutiliser un vieux PC Pentium 150, avec 32 Mo de mémoire. La disponibilité des sources de Linux ouvre la voie à des développements « à façon ». D’un autre côté, l’apparition d’outils d’administration graphiques, comme celui proposé par Mandala dans son offre Linux Enterprise Server devrait réduire les réticences.