Le standard XSL donne du style au XML

Cloud

Les éditeurs adoptent les feuilles de styles XSL pour apporter aux documents XML une mise en page à la fois sophistiquée, souple et compatible avec une large palette de terminaux, allant du PC à l’organiseur de poche.

Si le format XML commence à être de plus en plus connu, il n’en est pas encore de même pour le format de feuilles de style qui lui est dédié. Sous le nom XSL (Extensible Stylesheet Language), ce futur standard est en train d’être adopté par les éditeurs. L’alliance Sun-Nescape, rebaptisée iPlanet, prévoit de l’adopter dans son prochain Application Server 6.0. La filiale Lotus d’IBM exploite déjà l’une de ses extensions pour transformer des documents XML en HTML, afin de les rendre lisibles sur les navigateurs les moins récents.

Alors que le format de feuilles de styles CSS (pour Cascading Style Sheets) permet de mettre rapidement en page des documents HTML, ses limites sont rapidement apparues pour des applications exigeantes en matière de présentation. « Le XSL est mieux adapté au monde de l’édition, pour publier des ouvrages de référence ou des dictionnaires encyclopédiques », juge Vincent Quint, directeur adjoint du W3C. Le consortium a publié à la mi-novembre 1999 les spécifications finales du XSL, ou plutôt son premier volet.

Le XSL revêt deux aspects. Le premier, déjà entériné, concerne le module XSLT (T pour transformation) qui prépare les données d’un document XML avant la mise en page. Ce moteur peut « créer une table des matières en récupérant les titres » au sein d’une page XML. Le deuxième volet de XSL est représenté par « l’objet de formatage », désigné par l’abréviation « fo », et qui se concentre sur le rendu final. « Il s’agit du vocabulaire du XML qui permet de décrire la mise en page d’un document pour produire l’affichage », précise Vincent Quint.

En résumé, le premier module produit une description de la page, par exemple en définissant des blocs de texte, mais sans préciser où se termine chaque ligne. C’est au formateur « fo » de rassembler les informations qui donneront au document son aspect final.

Le module XSLT pouvant fonctionner actuellement sans le formateur (qui ne sera pas finalisé avant plusieurs mois), des applications sont déjà opérationnelles. Ainsi, XSLT peut transformer une page XML au format WML des organiseurs de poche et des téléphones mobiles reliés à Internet. Autrement dit, une base de données au format XML peut servir de source unique pour diffuser la même information, mais avec une présentation variable selon la taille de l’écran ou le navigateur du terminal, mobile ou non. S’il faut imprimer un document en respectant une charte graphique particulière, on peut se servir de XSLT pour obtenir à la sortie de l’imprimante un résultat différent par rapport à l’écran. Et comme l’illustre le choix de Lotus, XSLT permet aussi de reformater des pages XML vers le format HTML.

Présenté comme universel et sophistiqué, le format de feuilles de styles XSL pourrait connaître un réel succès. De la consultation de bases de données sur le Web au livre électronique, les applications faisant appel à un affichage structuré ne manquent pas.

Pour en savoir plus : Le XSL selon le W3C