Le stockage selon IBM

Mobilité

Nous vous en parlions brièvement dans notre article de vendredi sur les nouveaux disques durs, mais l’information mérite qu’on s’y attarde. Les chercheurs d’IBM ont mis au point une technologie capable de stocker 100 fois plus de données qu’avec les modèles actuels de disque durs.

Les chercheurs d’IBM du centre d’Almaden en Californie ont réussi à créer un nouveau type d’alliage pour recouvrir les plateaux des disques durs afin d’y stocker jusqu’à 100 fois plus d’informations. Nous en faisions état la semaine dernière(voir édition du 17 mars 2000), mais cette trouvaille mérite que l’on s’y attarde. A partir d’un alliage de fer et de platine, les chercheurs ont fabriqué une matière composée de particules ayant un diamètre de 16 atomes contre 32 pour les particules de cobalt que l’on utilise actuellement sur les disques durs. Cette matière est destinée à recouvrir les plateaux des disques durs afin d’y accueillir les données. Là où cette avancée est très significative, c’est dans la masse de données que l’on peut y stocker. En effet, avec cet alliage, il est possible de réduire l’espace entre les données inscrites et de s’appuyer sur des plateaux possédant une surface beaucoup plus dense. A terme, cette technologie permettrait de stocker 100 fois plus d’informations que sur un disque actuel, ce qui ferait monter la capacité à près de 1 To contre au maximum 75 Go aujourd’hui.

Autre piste envisagée par IBM pour augmenter considérablement la taille des disques durs, les technologies holographiques. Dans ce cas de figure, il s’agit d’utiliser des cristaux pour y stocker des hologrammes dans lesquels seront contenues les données. Cette technique possède un double avantage sur les technologies actuelles : outre le fait qu’un cristal peut contenir des informations sur trois dimensions, d’où un volume plus important de stockage, les hologrammes ne nécessitent pas d’éléments mécaniques pour être lus. Ce dernier point entraîne des temps d’accès et de lecture réduits, de l’ordre de 125 Mo/s en lecture selon les laboratoires d’IBM. Pour le moment, les chercheurs ont réussi officiellement à stocker 1 Go sur un cristal grand comme un morceau de sucre.

Si toutes ces pistes sont envisagées très sérieusement et commencent à engendrer des prototypes, il ne faut pas s’attendre à voir ces nouvelles méthode de stockage débarquer demain au sein de nos ordinateurs. Les disques durs actuels ont encore de beaux jours devant eux, les chercheurs n’ayant pas encore été au bout des limites physiques du cobalt actuellement utilisé. Ils prévoient en effet de doubler la densité de cette matière d’ici à l’an prochain. D’autre part, il faudra un période de transition au niveau industriel pour adapter les chaînes de production à ces nouvelles technologies. Enfin, si techniquement, les procédés semblent fiables, on ne sait pas encore s’ils seront viables financièrement pour les intégrer sur des produits du commerce.

Pour en savoir plus : IBM