Le Wap : pas encore un outil professionnel

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Le Cigref estime que le Wap décollera d’abord sur le secteur du grand public avant de conquérir les entreprises. Finalement, il n’est plus nécessaire d’intellectualiser le Wap face à l’i-mode. Les deux sont des gadgets et ils le resteront tant que les débits ne permettront pas une utilisation en entreprise.

Pour expliquer le manque de succès du Wap par rapport à son cousin éloigné l’i-mode, beaucoup ont avancé l’idée qu’il ne visait pas le même public que le système sans fil japonais, d’où une difficulté supplémentaire à conquérir des clients. Le président du Wap Forum, Scott Goldman, expliquait lui-même que le Wap ciblait des applications en entreprise et cherchait à se positionner sur le B to B, tandis que l’i-mode faisait un tabac auprès de la jeunesse japonaise friande de nouvelles technologies (voir édition du 24 août 2000). Le Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises) rend un rapport qui contredit ce courant de pensée et estime que les services disponibles sur le Wap sont destinés essentiellement au grand public. On trouve ainsi des services tels que information, réservation et transaction, jeux et consultation de son compte bancaire. « Le décollage de ce marché se fera d’abord sur le secteur grand public avant de conquérir le secteur professionnel », affirme le Cigref.

Toutefois, il est vrai aussi que les entreprises commencent timidement à mettre en place des services B to E (Business to Enterprise). Les populations concernées sont, selon le Cigref, la direction générale, la direction de la communication, la direction technique et la direction commerciale. Les besoins de ces nomades sont par ailleurs multiples : consulter à distance les messageries, disposer de services de messagerie unifiée, synchroniser les agendas, diffuser de l’information, accéder aux annuaires d’entreprise, consulter les intranets et les bases de données, consulter les horaires, faire des réservations et des paiements en ligne. Schématiquement, on peut résumer les besoins des entreprises en trois grands domaines d’application : les applications verticales (force de vente, maintenance, gestion de flotte, finance, B to B, expertise à distance…), les applications horizontales (messagerie, agenda…), et enfin les services d’information (intranet et Internet). Le marché des entreprises ne représente que 10 % du parc total de GSM et les entreprises ont vraiment le sentiment d’être les laissées-pour-compte de la mobilité. Sur 21 millions d’appareils, le nombre de terminaux compatibles Wap est infime (20 000 selon France Télécom).

La juste tarification des services Wap sera un des éléments clés du décollage du marché. Le Cigref estime qu’« une tarification au forfait, au volume ou à l’acte serait beaucoup plus appropriée qu’une tarification à la durée de connexion. Il faudrait s’inspirer des modes de tarification pratiqués sur Internet plutôt que de ceux pratiqués sur les mobiles. » Et de préciser qu’il faudrait que le service soit facturé de manière uniforme, quel que soit le mode d’accès utilisé (PC, téléphone fixe, mobile, PDA). D’autres éléments sont à prendre en compte dans le développement du Wap comme la vitesse de renouvellement du parc de GSM et la gratuité des terminaux Wap.

Pour en savoir plus : Cigref