Le Wap, prochain vecteur de virus ?

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Alors que la diffusion de virus sur les téléphones Internet reste encore hypothétique, un éditeur finlandais présente le premier anti-virus pour ces appareils. Etonnant.

Alors que les téléphones Wap sont encore loin d’être répandus, l’éditeur finlandais F-Secure a décidé de faire parler de lui en annonçant le premier anti-virus compatible avec ces terminaux. Même s’ils sont encore trop basiques pour courir un véritable risque, F-Secure assure que les virus pourraient les toucher dans un avenir proche.

« A moyen ou à long terme, nous pouvons nous attendre à découvrir des virus écrits spécialement pour les mobiles et les terminaux portables », explique John Bloodworth, membre de F-Secure. La société a donc développé le premier anti-virus pour serveurs Wap, qui serait même capable de filtrer les chevaux de Troie avant d’affecter l’utilisateur. L’application tourne sous Windows NT, Linux et HP-UX.

Quels seraient les risques ? « Les téléphones pourraient émettre des appels au hasard, ou ne plus recevoir d’appels », poursuit John Bloodworth. « Les virus ne sont pas encore une menace directe, mais quand ils apparaîtront cette protection sera en place ».

Graham Cluley, consultant pour l’éditeur Sophos, reste dubitatif. Il considère que les virus ne devraient pas apparaître sur les terminaux Wap avant longtemps. « Il y a certainement un potentiel pour que cela arrive, mais il n’existe rien pour le moment. Je n’ai pas encore vu de virus pour les ordinateurs de poche, et j’imagine que nous verrions d’abord ceux-là avant (qu’ils ne touchent) les téléphones », considère le responsable.

Du côté des constructeurs, l’initiative de F-Secure n’est pas prise à la légère. « La sécurité sur le Wap devra forcément être renforcée », juge Régis Bergot, responsable du marketing des « eServices » pour Hewlett-Packard. La société a déjà préparé le terrain avec son application VirtualVault, qui fait office de passerelle sécurisée entre les bases de données d’un intranet et l’application de consultation d’un terminal sans fil. « Il y aura naturellement des virus, car les serveurs Wap sont reliés à des serveurs Web et des serveurs d’applications. La seule différence est que l’on utilise une technologie sans fil, poursuit Régis Bergot. Selon lui, la réception de messages sur mobiles entraînera les mêmes risques que de recevoir un virus caché dans un mail, d’où la nécessité d’un pare-feu (firewall). La diffusion du paiement par carte bancaire depuis un téléphone mobile devrait même encourager le besoin de sécurité, pour éviter de voir son numéro de carte intercepté.

La polémique engagée par F-Secure ne manque pas d’évoquer l’exemple de Symbol Technologies. Cette société avait ouvert une brèche en annonçant le premier anti-virus pour Windows CE (voir édition du 1er février 2000). Mais là encore, la faible implantation de ces terminaux donne encore le temps de réfléchir un peu…

Pour en savoir plus :

* F-Secure

* Le WAP selon Hewlett-Packard