L’Education nationale décline le portable à 100 dollars pour les écoliers

Mobilité

L’initiative « 100-dollar-Laptop » du MIT fait des émules. En France, le gouvernement lance un pilote avec ce type de machines économiques.

Vendredi matin, les élèves de la classe de troisième du collège Loide Moore situé dans le XVIIIème arrondissement de Paris ont eu une surprise de taille en arrivant dans leur classe. Une trentaine d’ordinateurs d’un nouveau genre ont été installés. Il s’agit de la première livraison des ordinateurs portables à 100 euros, en référence au concept américain du « 100-dollar-Laptop » du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ce programme, initialement destiné à favoriser l’équipement TIC dans les pays du Sud, a également séduit l’Education nationale. Il permet de compléter le dispositif « un portable, un euro » mis en place pour les étudiants universitaires.

Présent à l’inauguration de ce dispositif high-tech dans ce collège parisien, Gérard Ibouque, délégué ministériel en charge de la vulgarisation des usages électroniques en milieu scolaire, affiche sa satisfaction. « C’est une formidable opportunité pour montrer que la France perçoit favorablement la globalisation des nouvelles technologies. De plus, le coût de production de ce portable colle parfaitement au budget accordé par l’Education nationale en matière de déploiement TIC dans les écoles ».

Jusqu’où le gouvernement compte-t-il pousser ce concept en France ? Là aussi, le « Mr High-Tech » de l’Education a une petite idée derrière la tête. Il projette une extension de ce programme à l’ensemble du territoire, histoire de bouter ses bons vieux Thomson T4 hors des établissements scolaires une bonne fois pour toute. Un site Internet dédié à été mis en place sur l’adresse web www.unportablebidouillepourtous.gouv.fr.

Une utopie que l’assistance présente à l’inauguration ne partage pas forcément. « Le jour où les ministres adopteront comme voitures de fonction des Logan plutôt que des 605 Peugeot, je commencerais peut-être à y croire », ironise un surveillant du collège.

Partenaire de l’Education nationale de ce projet, la municipalité de Paris se montre également emballé par le projet. « Avec ces portables à 100 euro, je perçois un formidable potentiel d’optimisation avec notre service d’accès Internet bas débit universel que nous comptons instituer », déclare Pascal Monéhault, en charge des NIB (« Nouvelles Idée business ») pour la mairie de Paris.

Tiroir-caisse, jackpot ?

Pour les élèves de la classe de troisième qui s’apprêtent à passer le Certificat Informatique et Internet (C2i), c’est un joli cadeau pour passer dans l’ère de la Société de l’Information. Même si certains d’entre eux sont envahis de doutes. « C’est génial cette manivelle sur le portable, cela sert à ouvrir un tiroir-caisse ? », s’interroge le petit Arnaud. « Ouais, tire-dessus, tu vas gagner le jackpot », rétorque son collègue de classe Jérémie, qui, à défaut d’approfondir ses leçons sur Maxicours.com, préfère visiblement surfer sur Milkado.com. Mais non, les enfants, la manivelle sert à remplir la batterie. Et ça, ce n’est pas un poisson d’avril !Il

(Remerciement à Design Continuum pour les illustration proposées en version Creative Commons)