L’emploi via le Net fait tâche d’huile en France

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En un an, le nombre d’offres d’emploi diffusées par les sites français aura décuplé. Optimisation des coûts, rapidité des réponses, les grands comptes privilégient de plus le recrutement online, qui attire toutes les convoitises.

Dans l’informatique plus qu’ailleurs, la recherche d’emplois via Internet prend le pas sur les autres médias. C’est entre autre l’avis de Laurent Leguide, président de Cybersearch.fr, le premier site français spécialisé à s’introduire au second marché. Certes, on est loin des Etats Unis où une annonce sur deux se fait via Internet, ratio qui grimpe à quatre sur cinq dans l’informatique. Cependant, l’effervescence du marché français attise convoitises en tous genres ainsi qu’en témoignent les campagnes appuyées d’affichage (panneaux, taxis, etc) ou sur les ondes de sites français (tels cadresonline, jobline ou emailjob) comme celles de sites ayant réussi sous d’autres cieux et qui exportent leur business modèle chez nous (cas de monster.fr, hotjob.com, stepstone.com, wideyes.com). En un an et tous secteurs d’activités confondus, le nombre d’offres d’emplois sur le Web serait passé en France de 3000 à plus de 30000. Beaucoup de grands comptes recrutent désormais en priorité via le Web. Pour quels bénéfices ? Ces entreprises optimisent leurs coûts (compter une moyenne de 5000F par annonce contre 50000F par les moyens traditionnels) et leurs temps (compter une moyenne de trois semaines contre trois mois pour les offres sur papier) alors que les chercheurs d’emploi accèdent gratuitement et de manière confidentielle à des choix plus larges d’offres avec un niveau de réactivité sans égal. Dans l’informatique, il n’est pas rare de recevoir une offre dans l’heure qui suit le dépôt d’un CV !

Si le nombre des sites comportant des offres d’emploi est en croissance en France, tous ne fonctionnent pas sur le même modèle technique et économique. D’où l’impression justifiée d’une véritable jungle dans laquelle l’internaute doit trouver son chemin. Ce qui commence par une certaine classification : les services publics de l’ANPE et de l’APEC, les sites liés aux grands journaux nationaux ou régionaux (Le Monde, eTF1, Canal+, etc), les sites de grands cabinets de recrutement, les sites de la presse spécialisée (itjobworld, etc), certains sites marchands et enfin les sites spécialisés n’ayant aucune attache à d’autres médias… et donc aucune base arrière à défendre. Recrunet, Cybersearch et Wideyes sont dans ce dernier cas de figure. La typologie indique clairement les sites « défensifs» liés à des groupes ayant des revenus substantiels dans les annonces classées. Ces sites reprennent des offres parues initialement sur leurs médias « papier ». Notons au passage que certains groupes (dont VNU) font l’inverse : ils repassent sur leurs médias « papier » des offres initialement conçues pour le Web. Autant de passerelles intéressantes pour l’internaute mais qui recouvrent des réalités économiques différentes pour le recruteur. On peut affiner cette typologie en remarquant que les sites n’offrent pas les mêmes fonctionnalités techniques. La majorité des sites sont des banques de CV dotées d’outils de recherche avec un nombre limité de critères. Effet pervers : ces sites font la course au nombre de CV, ce qui induit chez l’internaute une recherche dite passive. Différent, le modèle de Cybersearch ou de Wideyes reprend sur le Net la formule d’un salon de recrutement. L’internaute y accède muni d’un badge. C’est lui qui choisit de visiter telle ou telle entreprise en quête de candidats. C’est encore lui qui décide de déposer ou non son CV. Cette recherche « sélective et active » semble séduire. Cybersearch compte ainsi plus de 250 clients. Si chaque site y va de son modèle, tous développent de nouveaux services, en direction des internautes (tests de personnalité, tests de raisonnement, motivation, optimisation de CV, grilles de salaires, etc) comme des entreprises (outils de gestion automatisée de CV, entretiens en ligne).