Lenovo, Samsung et Coca-Cola, les sponsors invisibles de la Torche Olympique

Mobilité

Les firmes ont dépensé des millions pour accompagner le relais de la Flamme Olympique. Mais son passage chahuté à Paris laisse un goût amer.

Bon évidemment, les interpellations un peu « musclées » des militants pro-Tibet Libre et les drapeaux déchirés faisaient un peu désordre, mais, sinon, quelle pub ! Lors du passage de la Torche Olympique à Paris, lundi dernier, une seule marque était partout : sur les uniformes, sur les véhicules d’accompagnement et même sur un hélicoptère !

Bref, les as du marketing en rêvaient, et la… Police l’a réalisé. Son nom était partout – en lettres capitales rouges ou fluorescentes, s’il vous plaît – depuis le départ de la flamme de la tour Eiffel, jusqu’à son arrivée au stade Charlety.

Et quelle reprise dans les médias : tapez « flamme olympique Paris » sur Google et vous obtiendrez 21 300 photos et 186 vidéos. Depuis, il paraît que cet organisme croule sous les candidatures. Tous les jeunes veulent y entrer, dans l’espoir de courir, eux aussi, un jour, au côté de la torche olympique.

Il faut dire que les experts en communication du ministère de l’Intérieur ont été aidés par les spécialistes des autres sponsors du relais de la flamme olympique. Coca-Cola, Lenovo et Samsung se sont fait tout petits, petits, petits… Qui a vu leur nom au cours de cette journée ? Et au train où vont les choses cela ne risque pas de s’arranger. Certes, dès son arrivée en Chine, le relais se déroulera sans doute à nouveau dans le calme. Mais les trois sponsors oseront-ils encore s’afficher auprès de la flamme ?

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Contactés par Vnunet.fr, leurs services de communication font la sourde oreille : un message laissé sur le répondeur du service communication de Coca-Cola France n’a jamais reçu de réponse ; idem pour un message électronique envoyé à Samsung. Et Lenovo France se contente, « étant donné les circonstances «  (sic), de diffuser un communiqué, en anglais, de la maison-mère.

Le voici, retranscrit en français* : « Il n’appartient pas à Lenovo de commenter la politique entre certains pays ou régions. Nous sommes fières d’être un sponsor Olympique. Nous pensons que les Jeux Olympiques sont une force de paix et d’unité dans un monde divisé. Nous sommes un sponsor Olympique car le mouvement Olympique représente des idéaux qui reflètent les valeurs fondamentales de notre entreprise : ouverte sur le monde, multiculturelle, innovante, encourageant la collaboration et motivée par la performance. »

La réponse est un peu brève pour des sponsors qui ont investi des millions de dollars pour être à côté de la torche. A lui seul, Coca-Cola, qui est sponsor du relais de la Flamme Olympique jusqu’en 2020, aurait dépensé 19 millions de dollars (12 millions d’euros) pour l’édition 2008. Le ministère de l’Intérieur français s’est contenté de dépenser 400 000 euros. C’est le coût du déploiement policier de lundi, estimé par Le Figaro.

*Texte d’origine : « It’s not Lenovo’s place to comment on politics between individual countries or regions. We are very proud to be an Olympic sponsor. We believe the Olympic Games are a force for peace and unity in a divided world. We are an Olympic sponsor because the Olympic Movement represents ideals that mirror the core values of our company: globally competitive, multicultural, innovative, collaborative and performance-driven. »