Les actionnaires de Baan font de la résistance

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Le rachat de Baan par Invensys annoncé par certains comme déjà finalisé rebondit une nouvelle fois. Les petits actionnaires ont refusé la semaine dernière de céder au britannique leurs actions au risque de mettre Baan en faillite. Invensys a prolongé son offre de rachat jusqu’au 25 juillet tout en annonçant qu’il n’en relèverait pas le prix.

Si Invensys a convaincu les autorités dirigeantes de Baan et obtenu le feu vert des autorités de la concurrence européenne et américaine pour le rachat de l’éditeur de logiciels néerlandais (voir édition du 11 juillet 2000), il en va tout autrement pour les actionnaires de Baan. Ces derniers, regroupés au sein d’une fondation, Baaninvestors, laquelle regrouperait 19,6 % des parts de Baan, ont refusé de céder leur participation pour 2,85 euros. Pour l’heure, le groupe électro-mécanique ne possède que 58 % de Baan au lieu des 95 % escomptés. Un pourcentage qui, selon l’AFP, lui aurait alors permis d’intégrer pleinement Baan dans sa structure et d’en assurer la gestion sans en référer aux actionnaires minoritaires. Selon le directeur financier de Baan, ces 95 % selon la législation hollandaise lui permettrait d’intégrer de force les 5 % restant et surtout de pouvoir retirer des marchés boursiers Baan. Seul Invensys serait alors coté. Conséquence immédiate, Invensys annonce qu’il recule de 11 jours la clôture de son offre d’achat jusqu’au 25 juillet, le temps pour lui de laisser les actionnaires rebelles revoir leur position. Toutefois la barre est haute, et il n’est pas certain qu’Invensys puisse réaliser le rachat dans 11 jours à moins qu’il ne s’aménage une sortie de secours en révisant à la baisse ses prétentions. Dans le cas contraire, ce serait alors la faillite pure et simple de ce que l’on appelait encore il y a peu la petite merveille de l’informatique.

Le bancassureur néerlandais ING a lui aussi refusé de céder les 5,9 % qu’il détenait dans le capital de Baan, a affirmé, lundi, le Financial Times. Selon le quotidien anglais, ING percevrait en effet davantage d’argent d’une faillite de Baan pour des raisons fiscales que de la vente de ses actions. Les actionnaires ont acheté une action qui valait il y a deux ans 20 euros. Le chiffre proposé par Invensys (2,85 euros) est jugé insuffisant. Toutefois, Invensys a annoncé d’ores et déjà qu’il ne relèverait pas le montant des actions qui valorise déjà Baan à 762 millions d’euros. La tourmente qui entoure Baan ne semble donc pas prête de s’apaiser.

Pour en savoir plus : Baan