Les alternatives légales à Napster existent

Mobilité

De nouvelles solutions permettant de télécharger ou d’écouter de la musique sur Internet tout en respectant les droits d’auteur existent. En Europe, l’Edima, association regroupant des acteurs clés de la musique en ligne, milite pour un cadre juridique et économique à la musique sur Internet. A la veille de la fermeture de Napster, le point avec son président Njara Zafimehy.

« Napster a été un ouragan qui a surpris tout le monde » constate Njara Zafimehy, responsable stratégie et développement distribution numérique du site de la Fnac et président de l’Edima (European digital media association). « L’outil est l’un des plus facile à utiliser, il a créé un ‘bouche à oreille numérique’ sans précédent avec un message clair des utilisateurs vers les Majors : ‘Veillez à ce que l’on puisse créer des communautés’. C’est une donnée nouvelle fondamentale ». Il poursuit : « De leur côté, les Majors ont clairement démontré qu’elles seront intraitables, c’est aussi une grande victoire de l’industrie du disque dans la défense de son patrimoine ».

L’Edima regroupe à la fois des fournisseurs de technologies, des « cyberdisquaires », des sites de radios en ligne, ainsi que des portails MP3 et de communautés musicales. On retrouve au total une vingtaine d’acteurs du secteur, dont le site de la Fnac, qui assure donc la présidence, mais aussi Francemp3, Vitaminic, Liquid Audio, ou encore Netbeat. RealNetworks serait sur le point de prendre sa carte de membre. Emusic fait partie du lot, la société anglaise a développé un concept très novateur (voir édition du 25 juillet 2000). En deux mots : téléchargement illimité de son catalogue contre abonnement mensuel. Pour Njara Zafimehy « Il s’agit d’une innovation majeure ». Le site propose des morceaux au format MP3 non sécurisé. « Un choix marketing qui se défend, tant que les artistes sont d’accord », remarque le président de l’Edima. « A la Fnac, nous avons opté pour une solution sécurisée, elle, avec des vertus d’anti-copie et un « reporting » titre par titre, ce qui nous offre une lisibilité complète ». Notons que Liquid Audio et Vidius, deux adhérents de l’Edima, proposent des solutions de « watermark »(voir édition du 7 avril 2000).

Autre direction : payer les droits avec de la publicité comme ce qui est proposé par MP3.com ou EverAd (voir édition du 6 juillet 2000). « Ce modèle est à la fois intéressant et pernicieux car d’un côté il n’existe pas de frein à l’achat, mais d’un autre il tend à faire croire au consommateur que la musique sur Internet est toujours gratuite », nuance Njara Zafimehy. « De plus, cela remet en cause le droit moral des artistes : tel chanteur n’aura pas forcément envie d’être associé à une marque de couches ! On touche ici à la différence Europe / Etats-Unis, droit d’auteur / copyright ».

Aujourd’hui, la situation légale est plus que complexe, Njara Zafimehy la qualifie d’« ubuesque ». La problématique se situe entre le législateur et les sociétés de gestion de droits d’auteur, mais, techniquement, tout est prêt pour un essor de la musique sur Internet et dans la légalité. Njara Zafimehy conclut : « Quel que soit le système choisi, la leçon à tirer de Napster est qu’il faut plus favoriser les échanges entre internautes, mettre plus d’humain dans la technologie ».

Pour en savoir plus :

Dima, l’équivalent américain de Edima