Les analystes partagés sur les nouveaux Mac

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Les spécialistes de l’observation des marchés financiers sont optimistes quant à l’avenir d’Apple à moyen terme. Selon eux, le nouvel iMac devrait se vendre comme des petits pains. Ils se montrent en revanche plus réservés sur les nouveaux G4.

Dur métier que celui d’analyste financier qui, du haut de sa tour d’ivoire, se penche sur les réalités de ce monde pour en prédire la météorologie boursière. Parfois, cela donne le vertige. A tel point que bon nombre d’entre eux s’étaient magistralement trompés en annonçant en 1997 la mort d’Apple. Le cours de l’action était alors au plus bas, s’accrochant à quelque 20 dollars.

Aujourd’hui, l’analyste financier est beaucoup plus vigilant quand il s’agit de valoriser la firme à la Pomme. Il faut prendre en compte des paramètres particulièrement complexes, comme la passion des clients Apple et leur fidélité indéfectible, la capacité d’innovation des ingénieurs fous des laboratoires de Cupertino, le passage évolutif des machines et des systèmes frappés de la pomme, toutes informations difficiles à digérer quand on n’a pas l’habitude de fonctionner dans une économie irrationnelle.

Que nous prévoient donc ces augures de Wall Street pour les mois à venir ? « Le côté ‘sympa’ de l’iMac continue », analyse Mark Corcoran, spécialiste chez D.A. Davidson & Co, une société financière focalisée sur l’interprétation des évolutions des sociétés côtées. « Je suis satisfait des bonnes marges laissées par les prix des systèmes et des fonctionnalités liées. Ils répondent à un besoin des consommateurs. Je suis sûr que (l’iMac de base) s’envolera littéralement des rayonnages ».

Inutile d’être grand clerc pour le deviner. La gamme iMac est segmentée désormais de telle manière qu’une machine répond aux besoins spécifiques des différents types de consommateurs auxquels elle s’adresse. A la base, il s’agit d’un simple ordinateur personnel équipé au mieux pour la navigation sur Internet et le travail de bureau. Les versions DV quant à elles, se sont modifiées pour offrir l’accès à la vidéo sans le prix du lecteur de DVD Rom en version de base et l’ajout de ce lecteur et de puissance croissante sur le milieu et le haut de gamme.

Plus difficile de prévoir l’avenir des différentes versions du G4, en Cube ou non. Les spécialistes sont ici mitigés. « Selon nous, la niche de marché du Cube est moins claire », écrit Steven Fortuna, analyste pour Merryll Linch dans une note de recherche récente. « Bien que le facteur de forme soit technologiquement impressionnant et attirant visuellement, il nous reste à être convaincu que ce produit sera un succès de vente, surtout quand on considère que les extensions sont très limitées ».

« Le G4 Cube s’adresse aux utilisateurs à revenus élevés, des professionnels aux concepteurs graphiques qui n’ont pas besoin des extensions du G4 standard », tempère David Bailet, analyste chez Gerard Klauer Mattison & Co, société de conseil spécialisée dans une approche « recherche » du business. « Je pense qu’Apple a élargi son portefeuille de produits agréablement avec ce Cube ». D’autres analystes sont beaucoup plus critiques, alors qu’arrivent sur le marché les machines multiprocesseurs, dont les utilisateurs ne pourront pas tirer toute la puissance avant la mise sur le marché de MacOS X.

« Je pense que l’annonce du bi-processeur MP G4 est typique de la tendance d’Apple à mettre la charrue avant les boeufs », souligne Chris Le Tocq, un analyste du Gartner Group reconnu pour son coup d’oeil sur le monde Mac. « Le timing fait tout, et pendant la période de vente des MP G4, certains attendront l’arrivée de MacOS X et des applications prêtes pour le multiprocessing qu’ils utilisent ». Seules quelques applications, comme Photoshop d’Adobe, utilisent la puissance apportée par le second processeur.

Au final, les tergiversations des analystes financiers ne permettent pas de savoir où donner de la tête. Heureusement, une note argumentée de l’un d’entre eux, Richard Chu, de SG Cowen, une filiale de la Société Générale, vient mettre de l’ordre dans cette cacophonie : « Avec des perspectives de plus de 20 % de croissance annuelle, une réalisation effective et ajustée, un potentiel pour une thésaurisation plus agressive de la base de clients du Mac, et ce qui apparaît être un large champ libre ouvert à de futures innovations, l’action Apple est une irrésistible opportunité ».

Pour en savoir plus :

* SG Cowen (en anglais)

* Gerard Klauer Mattison & Co (en anglais)

* D.A. Davidson & Co (en anglais)