Les analystes prodiguent leurs conseils à Apple

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Attention commentaires ! Entre deux dissections des valeurs boursières des stars de la nouvelle économies, les analystes de Wall Street ont donné leur vision de l’avenir de la Pomme… et leurs conseils pour assurer sa croissance ou tout simplement sa survie. On croirait presque des brèves de comptoir ! Le petit ballon de rouge en moins. Florilège d’experts…

Certains analystes ont bien voulu partager leur vision de l’avenir d’Apple avec notre confrère MacCentral. Leur marotte du moment consiste à souligner qu’Apple doit aller plus vite. Mais pas seulement Apple : les processeurs que la firme utilise aussi ! Bref, tout le monde ferait bien de faire un sprint… L’un de ces « pros », Andrew Neff, spécialiste de la Pomme chez Bear Sterns & Company, met les pieds dans le plat : « Steve [Jobs] n’aime pas jouer au jeu du mégahertz avec Intel et les PC fonctionnant sous Windows, mais il n’a pas d’autre choix, parce que c’est ainsi que le public le perçoit. Je ne sais pas quelles vitesses Apple sera capable d’atteindre avec les nouveaux Cubes, les tours [PowerMac, Ndlr] G4 et leurs semblables en janvier prochain, mais elle ferait mieux de pousser Motorola jusqu’au gigahertz très vite, ou bien cela va être vraiment gênant ». Neff doit pouvoir se traduire en français par « de La Palisse »… Sans commentaire.

Apple doit faire mieux et plus vite que les autres

Tous ces spécialistes s’accordent sur le fait qu’Apple, en raison de son marché de niche, doit faire mieux que les autres et plus vite. « Dans cette industrie, les fabricants rafraîchissent leurs lignes tous les trois à quatre mois », souligne Steve Baker, vice-président de la recherche technologique chez PC Data. Trois à quatre mois ? Il n’empêche que pour le moment, Apple résiste mieux que la moyenne à la décroissance du marché (voir édition du 12 décembre 2000). Le même spécialiste souligne quand on l’interroge sur le report d’achats dû à l’attente de nouveaux modèles de la part des clients potentiels du Mac : « Je pense que la raison en est que les clients comparent les fonctionnalités aux autres PC. » Auxquels ? Ceux du mois dernier ou ceux du mois prochain ? On en a connu comme cela qui attendent encore pour acheter un ordinateur, tellement ils changent vite…

L’analyste le plus sérieux est sans doute Tom King. Pourquoi plus sérieux ? Parce que plus innovant dans la démarche qu’il se permet de proposer. Monsieur King indique ce qu’il ferait à la place de Jobs. Et les suggestions pleuvent… Sans pour autant être toutes complètes. Première recommandation, lâcher le G3 au profit du G4, même si celui-ci est plus lent : « Quand avez-vous vu pour la dernière fois un fabricant de PC vendre des Pentium II ? » C’est oublier un peu vite que le Celeron est toujours en vente ! Et il continue en poussant à l’augmentation de la fréquence des G4 : « Apple se doit d’intégrer des processeurs G4 plus rapides pour qu’ils atteignent des fréquences de 600, 800 et 1000 MHz [?]. Je n’ai encore jamais entendu un seul utilisateur ou vendeur ? en sept années dans cette industrie ? disant que son ordinateur allait trop vite ! » Vrai que tout le monde désire plus de vitesse, et c’est certainement le souhait d’Apple qui semble avoir bien du mal à trouver une oreille attentive auprès de Motorola et d’IBM…

La Pomme devrait-elle s’inspirer plus de ses concurrents ?

L’interface graphique en prend aussi pour son grade : « La nouvelle interface MacOS X devrait emprunter des innovations de toutes les plates-formes, y compris Windows. Le syndrome du ‘pas inventé ici’ tue Apple (!), par exemple, les claviers étendus, les souris multiboutons à molette, les stations d’accueil pour portables, les graveurs CD-RW, etc. » Pourtant, la Pomme a déjà intégré bon nombre de technologies « pas inventées ici » comme l’USB, les ports d’extension PCI, un coeur Unix pour MacOS X. Peut-être devrait-elle en utiliser d’autres, au risque de perdre son âme. Mais là, on délaisse le factuel pour entrer dans le sentimentalisme.

Pour en savoir plus :

* Le site de Tom King (en anglais)

* Le site de Bear Sterns & Company (en anglais)