Les avatars du bogue de l’an 2000

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Le passage à l’an 2001 n’a de toute évidence rien avoir avec celui de l’an 2000. En France comme ailleurs, aucun dispositif particulier n’a, a priori, été pris par les directions informatiques. Pourtant, quelques manifestations du bogue de l’an 2000 semblent avoir survécu.

« Nous n’avons eu aucun écho comme quoi le passage à l’an 2001 se serait mal passé », explique Alexis Oger, chef de produit chez Microsoft France et ex-responsable du passage à l’an 2000 pour ladite société. Par ailleurs, il explique que les programmes de passage à l’an 2000 intégraient un certain nombre de mesures comme le passage au troisième millénaire ou l’intégration de l’euro. Alors que la firme avait mis en place un centre d’appels lors du passage à l’an 2000 et consacré des pages du site au bogue, rien n’avait été prévu pour ce passage-ci. Tout semblait calme.

Même son de cloche de la part du Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises), qui n’a eu vent d’aucun souci particulier. « Dans l’ensemble nous n’avons ressenti aucune angoisse particulière au sein des entreprises françaises. Il n’y a pas eu, comme pour le passage à l’an 2000, de structure de veille dans les entreprises pour l’entrée en 2001. Si des problèmes ont été rencontrés, ils ne sont ni plus ni moins importants que ceux rencontrés lors de toute clôture d’année », explique le Cigref.

Certains systèmes informatiques ne reconnaissent pas 2001…

Pourtant toutes les sociétés n’ont pas connu ce calme plat et les problèmes liés au passage à l’an 2001 commencent à se révéler. Difficile de savoir si leur nombre est important ou non tant les sociétés sont discrètes sur ce type de problème. Parmi les sociétés qui ont avoué leurs petits soucis figurent la compagnie norvégienne des chemins de fer. En effet, treize trains et seize navettes rapides ont été bloqués en gare suite à des problèmes liés à leurs systèmes électroniques embarqués qui étaient dans l’impossibilité de reconnaître la date du 1er janvier 2001. La solution temporaire mise en place par les ingénieurs a été de remettre l’horloge interne des ordinateurs sur le 1er décembre 2000 ; ce qui laisse à la société un mois pour trouver une parade.

Les magasins d’alimentation de la chaîne 7-Eleven ont connu eux aussi des déboires liés au changement de millénaire. Malgré des dépenses de 8,8 millions de dollars pour mettre les systèmes informatiques en conformité au passage à l’an 2001, le bogue (modeste) a bel et bien eu lieu. Les magasins américains étaient dans l’impossibilité de créditer les cartes bancaires de leurs clients. Leurs caisses enregistreuses affichaient en effet la date du 1er janvier… 1901. Enfin, dernier exemple en date, juste pour montrer à certains détracteurs que les menaces du bogue 2001 semblaient bien réelles : la banque suédoise Nordbanken a constaté la panne de son ordinateur central empêchant près de 3,5 millions de clients d’effectuer des retraits d’argent.

Malgré ces exemples, il semblerait tout de même que les bogues restent du domaine de l’anecdote, « les entreprises ayant dans la majorité des cas bien préparé et anticipé les problèmes liés aux passages à 2000 et 2001 », rappelle le Cigref.