Les baladeurs numériques rendent-ils les enfants sourds ?

Mobilité

Dernière fiche-conseils tirée de l’ouvrage Les 90 questions que tous les parents se posent (mobile, Internet, jeux vidéo…) écrit par notre collaborateur Jacques Henno.

Les baladeurs numériques rendent-ils les enfants sourds ? Sourds, peut-être pas… Mais on peut légitimement se demander si le fait d’utiliser souvent un casque pour écouter de la musique, à partir d’un PC ou d’un baladeur numérique, pour jouer à des jeux vidéo en réseau ou pour passer des coups de fil à l’aide de Skype ou d’autres logiciels de téléphonie gratuite, ne risque pas d’endommager les oreilles des enfants. Certaines statistiques font d’ailleurs état de 40 % de cas de surdité en plus chez les adultes aujourd’hui.

« Je ne connais pas ce chiffre, mais le nombre de 40 % me paraît exagéré et, d’autre part, le terme surdité est assez flou si on ne le qualifie pas : légère, moyenne… , nuance le professeur Christian Gelis, spécialiste de l’audition. « Ce que l’on sait, c’est que plus de 50 % des jeunes ont eu un trouble auditif fugace, comme une audition cotonneuse ou un acouphène après avoir écouté de la musique. C’est le signe d’une souffrance cellulaire – c’est-à-dire une souffrance des cellules sensorielles de l’oreille interne – qui n’est pas grave tant qu’elle est rare, mais qui peut conduire à la surdité si elle est répétée. »

L’exposition prolongée et fréquente des oreilles – des adultes comme des jeunes – à une trop forte dose de décibels est la principale cause d’une perte de capacité auditive. Et plus on commence tôt, plus on risque d’entendre moins bien un jour. « En effet, les surdités qui apparaissent avec l’âge et que l’on attribue au seul vieillissement sont en réalité le résultat de toutes les agressions subies au cours de la vie : usure naturelle certes, mais aussi bruit, pathologies, médicaments, etc.« , précise Christian Gelis.

Il faut donc avertir le plus tôt possible les enfants et éviter qu’ils ne s’habituent aux sons trop forts : musique, surtout, mais aussi pétards, cornes de brume dans les stades, sports mécaniques… Un renforcement de la législation serait également souhaitable. « Les baladeurs ont été limités à 100 décibels, mais il faudrait une loi limitant pour les moins de 16 ans tous les casques à 75 ou 80 décibels », conclut Christian Gelis.

Que faire, si votre enfant possède un iPod ?
• Bloquez le volume maximum de l’iPod de votre fils. Les performances des oreilles sont optimales lorsque l’intensité du son se situe entre 40 et 85 décibels ; voici comment définir une limite maximale au volume sur un iPod :
– Assurez-vous d’abord que votre iPod possède au moins la version 1.1.1 de son logiciel de fonctionnement. Déconnectez tous les accessoires éventuellement reliés à votre iPod, sauf, bien sûr, les écouteurs.
– Sélectionnez « Réglages », puis « Volume maximum ». Le volume actuel s’affiche. Utilisez la molette pour sélectionner le volume maximum désiré, puis cliquez sur le bouton central de la molette pour confirmer votre choix. Un triangle apparaît sur la barre de volume : il représente le volume maximum que vous avez défini.
– Sur l’écran « Volume maximum », cliquez sur « Définir combinaison » pour entrer un code à 4 chiffres qui devra être saisi avant toute modification du volume maximum (cliquez sur « Terminé » si vous ne voulez pas de code). Utilisez la molette pour choisir le premier chiffre, puis appuyez sur le bouton central pour valider et passer au chiffre suivant. Et ainsi de suite.

• Les durées d’exposition maximale recommandées par les spécialistes sont les suivantes :
– baladeurs, autoradios (qui émettent environ 98 décibels) : pas plus de 20 heures par semaine ;
– baladeurs au maximum, bars musicaux (environ 100 décibels) : moins de 4 heures par semaine ;
– discothèque (108 décibels) : 2 heures maximum par semaine.

• Après un concert ou une soirée en discothèque, les adolescents devraient mettre leurs oreilles au repos pendant 12 à 24 heures (pas d’utilisation de baladeur, par exemple).

Extrait du livre de Jacques Henno: Les 90 questions que tous les questions se posent – Téléphone mobile, Internet, Jeux vidéo. C’est un guide pratique des Editions Télémaque pour accompagner de l’âge tendre à l’adolescence, la première génération d’enfants qui aura toujours vécu avec les nouvelles technologie.

Pour poursuivre le débat, rendez-vous sur www.nosenfants.fr