Les banques accréditent l’e-procurement

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Le Groupe Banques Populaires, en intégrant le capital d’Avisium, une place de marché dédiée à l’e-procurement, confirme la tendance de ce secteur à s’entourer d’institutions financières. Même si l’e-procurement ne représente aujourd’hui qu’un volume de transactions relativement faible, les banques investissent massivement. De quoi crédibiliser sérieusement ce nouveau modèle d’échange inter-entreprise.

L’e-procurement, autrement dit la gestion des achats non stratégiques des entreprises sur Internet, semble être le dernier créneau à la mode des banques. Avisium, opérateur de places de marché dédié à l’e-procurement, vient de faire entrer dans son capital comme premier actionnaire, le groupe Banques Populaires à hauteur de 34 % lors de son deuxième tour de table de 120 millions de francs. Le Crédit Lyonnais de son côté lançait, il y a à peine cinq mois, sa place de marché à destination des professionnels, Seliance, dont il détient 75 % du capital (voir édition du 29 mars 2001) En octobre 2000 naissait, sous l’impulsion des trois plus grandes banques françaises (le Crédit Agricole, BNP Paribas et la Société Générale), Answork, une place de marché en ligne dédiée elle aussi à l’approvisionnement en biens et services de fonctionnement des entreprises.

L’arrivée des banques sur ce secteur accrédite sans aucun doute le modèle économique de ces places de marché qui facilitent le processus d’achat des entreprises notamment en mettant en relation les fournisseurs, dont les prix ont, dans la plupart des cas, été négociés au plus bas, avec les entreprises. Ces dernières peuvent ainsi trouver sur ces places de marché des fournitures de bureau, du matériel informatique et bureautique. Il est possible aussi d’accéder à des services de réservations d’avions, d’hôtels ou de location de voitures… Le réseau permet ensuite de suivre l’évolution de la commande, d’accéder à des outils de reporting et d’analyse de dépense de l’entreprise. Le site, quant à lui, se rémunère sur chaque achat effectué. Pourtant, au-delà de la réussite du modèle économique, les banques voient surtout dans ce modèle un moyen de placer leurs produits financiers. La banque est au coeur de tout ce qui touche à la facturation, au mode de paiement, aux produits purement financiers comme les crédits-fournisseur…« Il ne peut y avoir de place de marché qui souhaite optimiser des flux transactionnels sans l’intervention de services financiers », estime Thierry Garou, président et co-fondateur d’Avisium. Et la banque participa pleinement à l’optimisation des flux notamment en facilitant les paiements automatiques, en fournissant les garanties nécessaires pour la solvabilité des clients. Mais l’enjeu pour une banque est surtout de rester présente sur tous les types de flux financiers, y compris par voie électronique (voir édition du 12 septembre 2001).

Un modèle encore en devenir

Pour autant, la réussite du concept de place de marché n’est pas encore immédiate et les volumes de transactions restent encore bien faibles. « L’an passé, les places de marché étaient seulement un sujet de préoccupation des entreprises. Puis 2001 a vu l’explosion du nombre de projets. Les entreprises ont désormais une vrai conscience de la nécessité à se tourner vers l’e-procurement. Seulement, l’implémentation de ce concept au sein des grandes entreprises prend du temps, c’est pourquoi le volume des transactions est encore faible », explique Thierry Garou. Et d’ajouter que l’année prochaine le marché de l’e-procurement sera bel et bien une réalité.