Les ‘cadeaux’ de fin d’année d’Oreka et Chello

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A partir du 1er janvier 2001, les abonnés à Oreka qui bénéficiaient de 18 heures d’accès Internet entièrement gratuit (accès + communication) devront se contenter de 6 heures. Le même jour, le fournisseur d’accès Internet par le câble Chello augmente ses tarifs de 21 %, sans demander l’avis de ses usagers. Les fournisseurs d’accès vous souhaitent une joyeuse année 2001.

Mai 2000, Oreka créait l’événement en lançant une offre d’accès Internet entièrement gratuite (18 heures par mois, communications comprises) contre l’affichage de bannières publicitaires (voir édition du 23 mai 2000). Le succès ne se fait pas attendre (voir édition du 25 mai 2000). A ce jour, Oreka déclare 700 000 abonnés. Il en espérait 400 000. Pour intégrer ses nouveaux arrivants tout en essayant de garantir une qualité de service, Oreka limite à 2 000 le nombre de ses nouveaux abonnés par jour, créant de fait une liste d’attente qui n’en finit pas de s’allonger. Pour faire patienter les futurs abonnés, Oreka leur permet tout de même de se connecter gratuitement 4 heures par mois. Puis, début décembre, le FAI décide de réduire à 6 heures, au lieu des 18 initiales, le temps de connexion mensuel gratuit. Pour finalement décider d’aligner tous les abonnés au même tarif : ce sera 6 heures pour tout le monde à partir du 1er janvier 2001. Une durée calculée sur le temps moyen de connexion des abonnés, selon le provider, et qui permettra d’absorber les listes d’attentes. Rappelons qu’au delà du crédit temps, l’abonné est facturé par France Télécom au tarif « normal » (0,12 francs la minute en heures creuses et 0,22 en heures pleines).

Un succès sous-estimé

Oreka justifie cette politique de mise à niveau par le bas par un succès sous-estimé de la formule, et d’autre part par les récentes évolutions de la Bourse qui rendent frileux les investisseurs. Après une première levée de fonds en deux temps de 37 millions de francs, Oreka vient de conclure une levée à 150 millions auprès d’Initiative IP qui alimentera le budget de fonctionnement 2001. Or, si le modèle économique repose sur la vente d’espace publicitaire (notamment avec affichage automatique du site d’un annonceur au moment de la connexion), Oreka doit investir dans l’achat d’heures de communication (voir édition du 23 mai 2000). Part la plus importante du budget. Donc, plus il y a d’abonnés actifs et plus cela coûte cher à Oreka. Loin de se décourager, Oreka vise la rentabilité pour la fin de l’année prochaine avec plus de 100 millions de francs de chiffre d’affaires. « Notre objectif est avant tout de pérenniser ce modèle », explique Sophie Oberkampf, responsable marketing grand public. Les annonceurs semblent y croire en tout cas puisque, depuis l’internalisation de la régie publicitaire en septembre dernier, Oreka a généré 26 millions de francs de recettes. Soit un petit million de plus que l’objectif visé.

Au moins, Oreka a le mérite d’afficher clairement ses revirements. A commencer par un texte informatif qui défile sur la page d’accueil du site. Les (jusque là) heureux bénéficiaires des 18 heures ont été prévenus par e-mail. Une lettre que l’on retrouve également dans la rubrique Actualités et qui donne rendez-vous dans les premiers jours du nouveau millénaire pour un chat en ligne autour de cette décision. Ça ne rendra peut-être pas les heures perdues mais ça permet de se défouler.

Le câblo-opérateur Chello ne prend pas de gants

S’il y a des usagers déjà mécontents, ce sont bien ceux de Chello qui va augmenter ses tarifs dès l’année prochaine et cela sans contrepartie. Les usagers des services d’accès Internet illimité haut débit par le câble devront débourser 289 francs par mois contre 239 francs précédemment, soit une augmentation de 21 %.

Et les usagers s’en plaignent ouvertement sur le site , où une pétition circule reprochant au fournisseur sa mauvaise qualité de service en termes de bande passante, ses coupures intempestives (jusqu’à deux semaines), ses pannes de serveurs de news, un service technique inaccessible ou incompétent… entre autres. Si les témoignages sont plus mesurés (notamment pour les abonnés de province), on constatera que l’opérateur n’a toujours pas indiqué ses nouveaux tarifs sur son site… à cinq jours de leur mise en application.

Bref, si les utilisateurs de Chello rencontrent globalement les mêmes soucis que tout abonné à un accès Internet par câble, ils sont certainement les seuls à subir une augmentation pour toute réponse.

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