Les enjeux cachés de Xgrid

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Nouveauté sur le site d’Apple : Xgrid, sa solution de calculs distribués ou parallèles, fait désormais l’objet d’une liste de diffusion officielle à l’attention des utilisateurs. Il faut dire que ce marché est des plus prometteurs…

Xgrid est sur toutes les lèvres des aficionados d’Apple : depuis quelques jours, une liste de diffusion dédiée à cette technologie est présente sur le site de la firme ! Les premiers utilisateurs y échangent questions, réponses et commentaires. De l’aveu même d’Apple, Xgrid est le nom de sa solution de calculs distribués et/ou parallèles. Derrière l’expression grille de calcul (ou grid computing), on entend la faculté de partager des calculs complexes entre différents ordinateurs en réseau. Cette technique est sans doute le prochain Graal de l’informatique. L’intérêt des fans d’Apple pour cette nouvelle forme de résolution de calculs complexes date du dépôt du nom Xgrid à l’automne 2002. Avec la commercialisation du Xserve Node (voir édition du 19 mars 2003), deux utilisations principales ont été évoquées : les clusters d’ordinateurs et la grille de calcul. Le potentiel des clusters de Mac a déjà été maintes fois démontré. Mais le grid computing restait à expérimenter, d’où la rumeur de développement de solutions de calculs distribués et/ou parallèles qui n’a cessé d’enfler depuis.

Un marché en plein développement

Proposée par IBM dans ses solutions de calcul à la demande (voir édition du 26 septembre 2003), l’offre de grid computing s’inscrit dans le cadre du Forum pour une grille de calcul mondiale (Grid Computing Forum). Il faut dire que les opportunités du marché paraissent importantes : le chiffre d’affaires potentiel du grid computing est évalué à 4,1 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros) d’ici 2005, contre 180 millions de dollars aujourd’hui. Dans la course, la plate-forme PowerPC est plutôt bien placée avec ses capacités de traitement (en gigaflops) et de mise en réseau. Son coût au gigaflop est également plus bas que celui d’autres plates-formes, ainsi qu’en témoigne le projet de clusters de G5 de l’Université de Virginie. Gros demandeur de bande passante, le grid computing doit aussi contribuer à accélérer le déploiement d’un réseau Internet à très haut débit. Derrière ce projet, les constructeurs informatiques entendent pousser l’industrie des télécommunications et les gouvernements à accélérer l’offre d’accès, baisser les prix et permettre une augmentation des utilisations.

Les premières retombées sont destinées aux entreprises, chercheurs et universitaires. Mais tôt ou tard, elles profiteront au grand public. Ainsi la prochaine PlayStation de Sony, qui utilise un PowerPC d’IBM (voir édition du 13 mars 2003), pourrait tirer parti de cette technologie. Tout comme le projet Xgrid d’Apple (voir édition du 14 octobre 2003) derrière lequel se cache le professeur Richard Crandall (voir édition du jour). Ce projet pourrait bien être à l’origine d’une nouvelle offre de produits, notamment des Xserve G5, dont la rumeur prétend qu’ils seraient déjà en phase de test chez certains clients. En tout cas, dans le domaine de la recherche, pionnier des grilles de calcul et où le Mac a toujours été bien implanté, la solution d’Apple a toutes ses chances.