Les entreprises prennent déjà des mauvaises habitudes avec le cloud

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Selon Gartner, la gestion des services hébergés (SaaS) mis à disposition des collaborateurs au sein des entreprises manque de rigueur.

Gartner met en garde contre les entreprises qui adoptent les applications hébergées (Software-as-a-Service ou SaaS) et qui conserve « leur mauvaise habitude » datant de l’époque où elles exploitaient des logiciels hébergés sur site.

En particulier, le cabinet d’analyses IT dénonce le « shelfware ».

« Shelfware-as-a-Service, c’est l’art de souscrire à un abonnement de logiciels qui n’est pas exploité par l’utilisateur final », explique David Cearley, analyste chez Gartner, dans un commentaire écrit en date du 14 juin.

“C’est fréquent au sein des grandes entreprises. Mais cela peut arriver dans n’importe quelle société. Surtout lorsqu’elle a réduit son effectif ou lorsque l’un des collaborateurs a opté pour l’achat un volume d’abonnements conséquents afin de bénéficier d’une réduction tarifaire. »

Garner suggère que le shelfware est en passe de devenir un problème pour l’adoption du SaaS alors que le modèle du cloud est justement de proposer une certaine flexibilité sur le marché des logiciels.

Cela permet aux grandes entreprises mais aussi aux PME  d’intégrer des logiciels rapidement dans leur organisation.

“Le SAAS change le rôle de l’exploitation IT », poursuit l’analyste David Cearley.

Malgré le buzz autour de l’adoption du SaaS, la portée des déploiements demeure limitée. « En 2009, au niveau des applications d’entreprise, le SaaS représentait 3,4% des dépenses de l’entreprise. C’est une légère progression par rapport à 2008 : 2,8% », commente David Cearly.

Pour 2010, Gartner évalue à 8,8 milliards de dollars le marché global des applications logicielles des entreprises.

La firme d’analyse suggère aux entreprises quatre étapes dans l’évaluation de leur besoin SaaS au sein de leur infrastructure IT:
– déterminer la valeur ajoutée d’une implantation de SaaS;
– créer des règles de pratiques SaaS et de gouvernance;
– évaluer les vendeurs de solutions SaaS en fonction des besoins spécifiques;
– mettre au point une feuille de route d’intégration entre solutions SaaS et logiciels installés sur site.

Bon nombre de firmes IT perçoivent le cloud comme la voie du futur, particulièrement dans un contexte professionnel.

Des acteurs comme Salesforce.com et Microsoft investissent beaucoup dans le SaaS. Quitte à régler ses comptes devant la justice.

Ainsi, le 6 mai, Microsoft a attaqué en justice Salesforce.com pour violations de neuf brevets.

Microsoft considère qu’il y a violation de la propriété intellectuelle. De son côté, Marc Benioff, P-DG de Salesforce,  souligne l’effet négatif sur le segment du SaaS.

« Je pense que cela a plus d’impact chez d’autres éditeurs de solutions cloud. Mais nous sommes forts », a déclaré le pionnier des services ASP (devenu SaaS, intégré au cloud) lors d’une call conference le 20 mai portant sur ses résultats financiers.

« Beaucoup d’autres professionnels du cloud m’ont contacté, et je les remercie de leur soutien car je sens que l’impact réel est ici. »

Les brevets contestés par Microsoft couvrent des spécifications pointues comme « la méthode et le système de cartographie entre le data logique et le data physique », « la méthode et le système pour empiler les barres d’outils sur le bureau » et « le système et la méthode pour fournir et montrer une page Web avec un menu intégré ».

Microsoft explore également le cloud tout en explorant un nouveau modèle économique.

C’est le cas d‘Office 2010 et ses Web Apps (associé à Skydrive), qui permet aux utilisateurs de voir et éditer des documents Word, PowerPoint, Excel et OneNote en ligne via un navigateur.

D’autres acteurs comme Salesforce.com ou Oracle tentent d’insérer une dimension réseau social dans leurs solutions BtoB, en intégrant des outils de collaboration basé sur le cloud pour travailler en mode « temps réel ».

Adaptation en français d’un article d’eWeek UK intitulé : Companies Transferring Bad Habits To Cloud, Warns Gartner (14/06/10)

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Auteur : myriam