Les FAI livrent les premières solutions gratuites de contrôle parental

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Exigées par les pouvoirs publics, ces solutions visent à protéger les enfants des contenus odieux accessibles sur Internet.

AOL, Alice, Club Internet, Wanadoo et Numéricâble sont les premiers fournisseurs d’accès (FAI) à proposer gratuitement un outil de contrôle parental, annonce l’Association françaises des fournisseurs d’accès et des services Internet (AFA). Les outils de contrôle parental permettent aux parents de filtrer les sites au contenus choquants (pornographie) ou interdits (haine racial, pédophilie…) que tenteraient de visiter leurs enfants et de protéger leurs communications, notamment sur les messageries en direct et les forums de dialogue (réseaux IRC, ICQ), notamment. Ce filtrage s’effectue généralement à l’aide de liste blanche (sites autorisés) ou noire (sites interdits) et de mots-clés que les éditeurs peuvent éventuellement enrichir selon la solution de contrôle.

Cette initiative entend répondre à l’accord conclu entre les pouvoirs publics et les FAI en fin d’année dernière (voir édition du 16 novembre 2005). Ces derniers s’engageaient alors à fournir ces outils de sécurité avant la fin du premier trimestre 2006. Neuf Cegetel, Télé2 et Noos doivent encore adopter une solution. Le portail MSN, qui intègre par ailleurs une fonction de filtrage dans son logiciel Premium payant (MSN 8), proposera d’ici l’été un service gratuit de protection baptisé Windows Live Family Safety Settings (voir édition du 14 mars 2006).

Des solutions de contrôle optionnelles et payantes

Free, qui n’est pas membre de l’AFA, affiche quatre solutions gratuites (freeware) dont la première, eye.KIDZ V2.4.2, figure dans le palmarès du test réalisé par Filtra. Il s’agit d’un site dédié aux solutions de filtrage Internet et ouvert par l’association Action Innocence dans le cadre d’un accord passé au printemps 2005 avec la Délégation aux Usages de l’Internet (DUI), elle-même rattachée au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

La plupart des FAI n’ont pas attendu les exigences des pouvoirs publics pour proposer des solutions de filtrage des contenus (en plus des outils antiviraux, antispam et antispyware). L’AFA rappelle qu’elle avait ouvert Point de contact, un site d’information sur les contenus illégaux dès 1998. Un service en ligne pour signaler les abus que le club des FAI n’a cessé d’enrichir au fil des ans. Mais les solutions de contrôle proposées par les FAI s’inscrivaient dans un cadre optionnel et, la plupart du temps, payant (sauf pour AOL qui intègre ces fonctions dans son logiciel AOL 9). La signature de l’accord avec les pouvoirs publics en novembre dernier impose aux FAI la mise à disposition gratuite des outils de protection de l’enfance pour leurs abonnés.

Aucune solution satisfaisante

De plus, les solutions de contrôle doivent répondre à un cahier des charges précis établi par les pouvoirs publics en concertation avec les FAI. Parmi les critères imposés, le logiciel doit notamment permettre la création de trois profils d’utilisateurs : Enfant (avec gestion des listes blanches), Adolescent (listes noires et analyse sémantique des contenus) et Adulte (navigation libre et contrôle de l’application). « Il s’avère qu’aucun des logiciels proposés par les éditeurs pour les FAI ne répondait jusqu’à présent au cahier des charges établi », précise l’AFA. D’où la nécessité pour les prestataires d’accès de plancher sur de nouvelles solutions.

Les opérateurs sont cependant libres du choix de leur solution. Mais cela nécessite des développements, et donc des investissements, supplémentaires. L’AFA n’a cependant pas été en mesure de nous fournir une estimation de ces investissements jugés « importants ». Quoi qu’il en soit, aussi performantes soient-elles, les solutions de contrôle ne sauraient se substituer entièrement à la vigilance des parents. « Aucun logiciel ne pouvant garantir une sécurité totale, rien ne peut remplacer l’éducation et la relation parents-enfants dans ce domaine », rappelle la DUI sur son site Internet.

 

(Article modifié le 4 avril 2006.)