Les familles Hewlett et Packard contre le rachat de Compaq

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Le rachat de Compaq par HP est loin de faire l’unanimité au sein des actionnaires de HP. Les descendants des deux cofondateurs de Hewlett-Packard s’opposent à la fusion des deux sociétés. Selon eux, Compaq n’est pas le bon candidat. Un point de vue semble-t-il partagé par les marchés boursiers…

« Compaq n’est pas le partenaire qu’il faut à Hewlett-Packard », a affirmé Walter Hewlett, l’un des enfants du fondateur de la société, William Hewlett, et par ailleurs membre du conseil d’administration de la société. Un désaveu qui risque de peser lourd dans les projets de fusion entre les deux constructeurs informatiques américains (voir édition du 4 septembre 2001). Car Walter Hewlett a réuni autour de lui les membres de la famille Hewlett qui contrôlent plus de 5 % de Hewlett-Packard. Les membres de la coalition annoncent d’ores et déjà qu’ils voteront contre l’acquisition de Compaq, valorisée à près de 25 milliards de dollars. Selon Walter Hewlett, le processus d’intégration des deux sociétés est trop risqué. D’autant, poursuit-il, que Compaq risquerait de tirer vers le bas Hewlett-Packard. Côté Packard, le projet de fusion est là aussi contesté. David Packard, fils du cofondateur, a décidé de s’opposer lui aussi au rapprochement qui aurait, selon lui, la conséquence immédiate détruire au moins 15 000 emplois. Le reste du conseil d’administration ainsi que la direction de Hewlett-Packard ont déclaré dans un communiqué qu’ils restaient engagés dans le processus de fusion. Reste aux deux opposants de rallier à eux la majorité des votes.

Selon de nombreux analystes, si l’industrie informatique doit passer par une profonde réorganisation et une sérieuse consolidation, Compaq ne serait pas forcément le bon partenaire pour HP. Certains se sont montrés encore plus pessimistes, ainsi que nous l’évoquions début septembre (voir édition du 5 septembre 2001). « Réunir deux constructeurs de PC en mauvaise santé ne donne pas un IBM (…) C’est une bonne nouvelle pour IBM et même pour Sun. Ils vont pouvoir s’accaparer le marché pendant que HP et Compaq seront occupés à essayer de finaliser leur mariage. Nous pensons qu’il y a un risque réel que les deux sociétés implosent, laissant – peut-être – au final un seul fournisseur de PC et de systèmes, à peu près de la même taille que HP ou Compaq », commentait un analyste de Ovum Holway.