Les fraudeurs en ligne savent mieux brouiller les pistes

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Selon Fia-Net, la fraude à la carte bancaire en ligne repart à la hausse. La
facilité de renouveler les informations personnelles est inquiétante.

Pour la septième édition de son livre blanc sur la fraude à la carte bancaire en ligne, Fia-Net, un prestataire français spécialisé dans la garantie des transactions sur Internet, constate « une légère tendance à la hausse ».

Au regard de la composition de l’échantillon qui donne une bonne vision d’ensemble*, on pourrait croire qu’il s’agit d’un euphémisme. Les tentatives de fraudes en ligne (un coup dans l’eau) et d’impayées (une arnaque achevée) correspondrait à une fourchette de ventes biaisées entre 200 et 260 millions d’euros en 2006.

Le taux de tentative de fraudes à la carte bancaire se monte à 2,19% du chiffre d’affaires des sites marchands présents dans l’échantillon, contre 1,69% en 2005. Tandis que le taux d’impayés (les tentatives de fraudes ayant abouti), ont augmenté de 45% (soit 0,10% du chiffre d’affaires des cybermarchands). « En nette hausse par rapport à 2005 », précise Fia-Net.

Sur l’ensemble de l’année 2006, le panier moyen des impayés, c’est à dire le coût moyen par site marchand d’une tentative de fraude en ligne ayant abouti, s’élève à 462 euros (contre 363 euros pour l’année précédente).

Détourner de la marchandise à forte valeur

Les sites marchands ont-ils baissé la garde ? Naturellement non. Les contrôles avec des moyens humains et informatiques se sont poursuivis en 2006 mais Fia-Net observe un « assouplissement » des vérifications pour les marchandises de plus faible valeur. Un choix stratégique que les sites marchands doivent assumer, sachant que les fraudeurs cherchent avant tout à récupérer des marchandises de forte valeur.

Dans le classement des catégories de produits les plus prisées par les fraudeurs, il n’est pas étonnant de trouver le matériel électronique en haut du palmarès avec les appareils high-tech à la mode : écran plat (téléviseur ou ordinateur), appareils photos numériques, lecteurs et baladeurs MP3. L’e-tourisme est également une cible de choix (30% des impayés en 2006) puis vient l’informatique (ordinateurs portables et pièces détachées en particulier).

En fondant une répartition de la fraude en termes de volume, c’est la téléphonie qui décroche la palme (20,74%), suivie du petit matériel électronique (CD, DVD, jeux vidéo?) avec 18,05% et le tourisme (15,03%). A noter l’émergence des jeux en ligne qui arrive en septième position (6,30%) : ils portent principalement sur les abonnements donnant accès à des plates-formes de jeux.

Effet de volume recherché

La face obscure de l’e-commerce se professionnalise, au grand regret de Fia-Net. Selon son analyse, 62% des tentatives de fraudes sont des opérations menées en réseau avec l’emploi de plusieurs identités et plusieurs adresses de livraisons. « On est en présence d’une fraude sophistiquée, impliquant des complicités et des usurpations d’identité », constate le spécialiste de la garantie des transactions sur Internet. Ces réseaux organisés misent davantage sur un effet volume.

Fia-Net s’inquiète de « la capacité à renouveler en permanence les informations utilisées ». Signe que les fraudeurs peuvent aisément brouiller les pistes. Pour les sites marchands et les services de police, c’est plus compliqué de remonter à la source des réseaux malveillants.

*L’échantillon comprend 879 sites ayant réalisé 1,2 milliards de ventes en 2006.


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