Les ISV, nerf de la guerre pour installer Linux dans les PME-PMI

Cloud

Linux a fait ses preuves techniquement, personne ne le conteste plus. Mais pour rendre l’offre pleinement attractive, encore faut-il qu’un large éventail d’applications fonctionne avec cette plate-forme. C’est pourquoi Oracle met la main à la poche pour aider ses partenaires éditeurs à réaliser la migration de leur produit.

Linux sera tout à fait intéressant pour les entreprises lorsqu’elles disposeront d’autant d’applications pour cette plate-forme que pour les systèmes d’exploitation concurrents, Unix et Windows. Déjà les grands de l’informatique ont porté leurs produits phares sous Linux, ou vont le faire, mais qu’en est-il des applications d’éditeurs de plus petite taille, en particulier ceux qu’on appelle les ISV (independent software vendors), lesquels ont pour principale cible les PME-PMI ?

Pour que Linux s’impose dans les entreprises du mid-market face à Windows, il faut donc que les ISV réalisent, à l’instar des grands éditeurs, la migration de leurs produits sous Linux. Problème : ils ne le font pas, par manque de moyens essentiellement. Mais voilà qu’Oracle vole à leur secours, en tout cas au secours de ses partenaires éditeurs, et lance un programme annuel visant à fournir une aide technique et marketing, pour un montant total de 150 millions de dollars.

Baisser le coût des licencesConcrètement, Oracle investira deux dollars pour chaque dollar investi par un ISV dans un développement Linux. En outre, Oracle leur communiquera sa base de clientèle à des fins de prospection commerciale et ils pourront promouvoir leurs applications dûment « linuxées » sur son site Web. Enfin, ils disposeront gratuitement d’outils d’aide à la migration.

Bien évidemment, l’initiative d’Oracle relève de l’intérêt bien compris. Alors que son coeur d’activité ? la vente de bases de données aux grands comptes ? marque le pas depuis quelques années, l’éditeur est à la recherche de relais de croissance (voir édition du 11 mars 2003). Et comme tous les grands groupes informatiques, Oracle lorgne du côté des PME-PMI. Linux est la pierre de touche de son offensive. Stable et mûr, l’OS est surtout gratuit, ce qui permet de réduire le coût des licences. Ce sont ces arguments qui ont ainsi amené Oracle à associer son offre de progiciel de gestion à la distribution Linux de Red Hat (voir édition du 29 janvier 2003). Des arguments auxquels il incite aujourd’hui les ISV à réfléchir eux-mêmes.